DÉCLARATION DU PARTI SOCIALISTE DES TRAVAILLEURS

Les policiers et leur violence sont une partie essentielle de la domination capitaliste

le 22 juin 2020

Alyson Kennedy, candidate du Parti socialiste des travailleurs à la présidence des États-Unis, a publié la déclaration suivante le 9 juin. Malcolm Jarret est le candidat du parti à la vice-présidence.

L’explosion des manifestations qui ont balayé le pays, des grandes villes aux petits villages ruraux, et qui se sont répandues à travers le monde suite à la mort de George Floyd aux mains de la police à Minneapolis ont donné un aperçu de ce que peuvent faire les travailleurs en action. Elles ont eu un vaste impact social et ont ouvert la voie à des actions encore plus efficaces contre la brutalité policière et la violence raciste, peu importe où elles se produisent. Elles ont aussi inspiré les travailleurs qui partout cherchent à résister aux attaques des patrons contre nos emplois, nos salaires et les conditions de travail auxquelles nous faisons face aujourd’hui.

L’ampleur de ce déferlement montre les effets à long-terme du mouvement prolétarien dirigé par les Noirs dans les années 50, 60 et 70 qui a détruit le système de ségrégation Jim Crow. Ce mouvement a transformé les attitudes et la conduite de millions de travailleurs, ouvrant ainsi la porte à l’unité dans l’action des travailleurs qui sont caucasiens et ceux qui sont noirs.

Les manifestations montrent que les radicaux de la classe-moyenne qui s’obstinent à dire que le racisme gagne du terrain parmi les travailleurs aujourd’hui ont totalement tort. Il y a plus d’intérêt à agir ensemble contre la violence raciste et la discrimination que jamais auparavant. Ces manifestations confirment aussi que, dans les grandes batailles de classe à venir, les travailleurs qui sont noirs joueront un rôle central.

Les manifestations aujourd’hui envoient un message aux policiers que des centaines de milliers de personnes vont combattre et qu’elles peuvent empêcher les policiers de tuer avec impunité. Et lorsqu’on les organise pour qu’elles soient larges, puissantes et disciplinées, elles peuvent attirer et impliquer des millions de personnes.

Mais les appels des libéraux, autant démocrates que républicains, à « réformer » la police masquent le vrai caractère du système de « justice » capitaliste. Avoir plus de caméras corporelles, de restrictions à l’utilisation d’étranglements et de comités civils de supervision de la police, n’empêchera pas les policiers d’utiliser la violence léthale contre les travailleurs.

Comme l’a dit Jack Barnes, secrétaire national du Parti socialiste des travailleurs, dans un livre qui est très utile aujourd’hui, Malcolm X, la libération des Noirs et la voie vers le pouvoir ouvrier, « Le bilan historique apporte des preuves irréfutables du fait que même l’État bourgeois le plus « démocratique » est au fond un appareil de violence massif et omniprésent, qui a pour fonction de préserver la domination capitaliste. »

Les appels de plus en plus nombreux à « dissoudre », « restructurer » ou « démanteler » les services de police et mettre en place quelque chose de « nouveau » ne changeront rien quant à la classe que la police sert, ni à la violence qu’elle exerce.

« Ces institutions de domination de classe, de « loi et ordre » bourgeois, servent et protègent brutalement la propriété, les profits et les prérogatives prises pour acquises de la classe capitaliste U.S. — depuis les rues, les usines, les champs, les mines, les passages frontaliers et les prisons à travers les États- Unis jusqu’à l’Afghanistan, le Pakistan, l’Irak et au-delà. »

L’appel à l’action du SWP pour répondre aux attaques des patrons contre nos salaires, nos emplois et nos conditions de travail suscite un grand intérêt parmi ceux qui se joignent aux manifestations d’aujourd’hui, et ceux qui s’en inspirent.

Luttons pour un programme de travaux publics financé par le gouvernement fédéral afin de créer des millions d’emplois à des salaires de niveau syndical pour construire les hôpitaux, les maisons et les écoles dont nous avons besoin. Pour que les travailleurs s’organisent par millions afin de reconstruire nos syndicats et qu’ils se battent pour arracher aux patrons un contrôle toujours plus grand sur la production. Pour construire notre propre parti politique, un parti ouvrier basé sur les syndicats, pour lutter afin que les travailleurs et les agriculteurs arrachent le pouvoir politique des mains des dirigeants capitalistes et que nous dirigions nous-mêmes la société. C’est la voie à suivre pour mettre fin une fois pour toutes à la violence des policiers et à l’exploitation capitaliste.

C’est une perspective pour laquelle il vaut la peine de lutter ! Joignez-vous aux manifestations d’aujourd’hui ! Joignez-vous à la campagne du SWP pour approfondir cette discussion sur la voie à suivre.