À seulement quatre mois et demi des élections de 2020, démocrates et républicains tentent de relancer leur lutte de coups en bas de la ceinture pour la Maison Blanche et d’attirer l’attention des travailleurs. Mais ni Joe Biden qui se décrit comme « progressiste » ni le président sortant Donald Trump ne présentent de voie en avant pour les travailleurs et les agriculteurs. Tous deux ont un cours d’action établi pour renforcer la domination de la classe capitaliste qui fait des profits sur notre dos.
Les partisans de la campagne du Parti socialiste des travailleurs (SWP) trouvent un intérêt grandissant pour le programme ouvrier et l’équipe présidentielle du parti : Alyson Kennedy à la présidence et Malcolm Jarrett à la vice-présidence. Ils se joignent aux travailleurs qui protestent contre la brutalité policière lors des commémorations du 19 juin [1865, jour où l’esclavage a finalement été aboli dans tous les États-Unis – note de la traduction], qui érigent des piquets de grève et dénoncent les attaques des patrons au travail, et ils discutent de l’alternative ouvrière sur les seuils de porte dans les villes grandes et petites et dans les zones rurales du pays.
Cette soif pour une voie en avant alternative grandit alors que les travailleurs et les jeunes cherchent des moyens de lutter efficacement aujourd’hui. C’est ce qui a conduit un nombre croissant d’entre eux à se procurer un abonnement au Militant et des livres sur la politique ouvrière révolutionnaire par des dirigeants du SWP, dans le but d’approfondir les précieuses leçons des luttes du passé pour mettre fin au régime capitaliste. Certains se joignent à la campagne pour le parti.
« Je vois toujours des documents sur l’internet disant à quel point le capitalisme est mauvais, mais il n’y a jamais d’idées sur ce qu’il faut faire à ce sujet, » a dit Jay Preutsker à Edwin Fruit à une table de campagne du SWP après une célébration du 19 juin à Seattle. Fruit a expliqué que la campagne du SWP se concentre sur ce qu’elle défend, pas sur ce qu’elle rejette.
Preutsker a déclaré qu’elle pensait voter pour le Parti vert, mais a pris un dépliant de la campagne du SWP, un abonnement au Militant et un exemplaire du livre En défense de la classe ouvrière américaine par Mary-Alice Waters, une dirigeante du SWP.
Waters y explique pourquoi elle a adhéré au SWP alors que « le mouvement prolétarien noir de masse combattant la ségrégation de Jim Crow aux États-Unis, combiné à l’exemple donné par les travailleurs et les agriculteurs de Cuba, a insufflé à notre génération une confiance inébranlable dans les capacités révolutionnaires des travailleurs. »
Les candidats des partis capitalistes démocrate, républicain et autres ont du dédain pour nos capacités. Les libéraux comme Joe Biden se moquent particulièrement du caractère « arriéré » des travailleurs et des agriculteurs qui sont, selon eux, saturés de politique raciste et réactionnaire.
Plus tôt ce mois-ci, Biden a dit être convaincu que jusqu’à 15 pour cent de tous les Américains – environ 49 millions de gens – ne sont « tout simplement pas de bonnes personnes. » Mais l’ampleur des récentes manifestations montre la capacité des travailleurs à s’impliquer dans la lutte dans nos propres intérêts de classe, peu importe ce que Biden ou Trump disent ou font.
Une voie en avant de lutte
Les démocrates cherchent à canaliser la très large indignation ressentie par des millions de travailleurs, suite à la mort aux mains des flics de George Floyd, Breonna Taylor et bien d’autres, hors de la rue et vers l’isoloir, et à placer leurs espoirs dans l’élection de Biden à la Maison Blanche.
Les candidats du SWP pointent dans la direction opposée : s’appuyer sur les luttes des travailleurs pour améliorer nos salaires et conditions de travail et sur les actions de protestation contre les effets de l’exploitation capitaliste. Ces combats approfondissent la compréhension des travailleurs de nos intérêts de classe communs contre ceux des patrons. Plus de travailleurs se rendent compte de la nécessité d’un cours de lutte révolutionnaire pour mettre fin au système social oppressif que le système de « justice » pénale des dirigeants est organisé pour défendre.
La plate-forme électorale du parti en 2020 avance des propositions visant à renforcer l’unité des travailleurs alors que nous nous unissons pour résister aux attaques des patrons. Le parti appelle à lutter pour obtenir l’amnistie pour tous les travailleurs sans papiers aux États-Unis, afin de mettre tous les travailleurs dans une position plus forte pour lutter ensemble.
La plate-forme du parti souligne l’importance pour les travailleurs de se battre pour arracher de plus en plus le contrôle de la production des mains des patrons afin de contrer leurs efforts incessants de faire des profits en augmentant la vitesse des lignes, ce qui met en danger nos vies et nos membres, et leur mépris total pour le caractère souvent pauvre et dangereux des produits qu’ils fabriquent.
Amanda Allen, étudiante en travail social et ancienne infirmière, a discuté avec Hilda Cuzco, une membre du SWP, des mesures à prendre pour éliminer le racisme lors d’un événement du 19 juin à Dallas. Allen a acheté quatre livres sur la politique révolutionnaire et un abonnement au Militant.
« Ne commencez pas avec les Noirs en tant que nationalité opprimée. Commencez avec la place et le poids d’avant-garde des travailleurs qui sont noirs dans les grandes luttes politiques et sociales dirigées par le prolétariat aux États-Unis », écrit le secrétaire national du Parti socialiste des travailleurs, Jack Barnes, dans l’un des titres qu’elle a achetés, Malcolm X, la libération des Noirs et la voie vers le pouvoir ouvrier. « C’est la force et la résistance qui vous sidèrent, pas l’oppression. »
Les dirigeants capitalistes organisent les écoles, toute la production et les médias pour essayer de nous faire croire que nous ne sommes pas capables de gérer quoi que ce soit d’important. Par contre, dit Barnes, lorsque Malcolm X s’est fait demander par une journaliste si son objectif était d’éveiller les Noirs à leur exploitation, il a répondu : « Non : à leur humanité, à leur propre valeur et à leur héritage. »
Luttez pour des emplois
« Lorsque les partisans du SWP ont dit que la lutte contre la brutalité policière allait de pair avec la lutte pour des emplois, nous avons trouvé un réel intérêt, » a déclaré au Militant Willie Cotton, candidat du parti au Congrès dans le 9e district de New York. Ceux-ci y ont vendu 72 livres, 46 exemplaires du Militant et 27 abonnements au journal lors de deux événements du 19 juin.
Les titres comprenaient des livres sur l’origine de l’oppression des femmes et comment y mettre fin, des livres de dirigeants de la révolution cubaine et Rébellion Teamster, qui fait partie d’une série de quatre livres écrits par Farrell Dobbs. Dobbs était un dirigeant des grèves et des campagnes de syndicalisation qui ont transformé le syndicat des Teamsters à Minneapolis et dans le Midwest dans les années 1930, montrant concrètement ce que les travailleurs et leurs alliés peuvent réaliser lorsqu’ils ont la direction qu’ils méritent.
La lutte contre l’impact sur les travailleurs de la perte massive d’emplois causée par les fermetures du gouvernement et les efforts des employeurs pour relancer la production avec moins de travailleurs produisant plus pour moins est au cœur de la construction d’un mouvement syndical combattif aujourd’hui.
C’est pourquoi la plateforme du SWP appelle les travailleurs et nos syndicats à se battre pour un programme de travaux publics financé par le gouvernement afin de remettre des millions d’entre nous au travail à des salaires syndicaux. C’est essentiel pour renforcer l’unité de la classe ouvrière et notre capacité de lutter. C’est la voie pour acquérir une expérience de lutte de classe et de la confiance en nous.
Tournée de la campagne à Chicago
La lutte pour des emplois a été au centre de nombreuses discussions qu’Alyson Kennedy et Malcolm Jarrett, les candidats du SWP à la présidence et à la vice-présidence, ont eues lors d’une tournée de cinq jours en Illinois. Ils y ont rencontré des travailleurs lors du changement de quart à l’usine de transformation de la viande Rochelle Foods de Rochelle et à la grande usine de montage Ford de Chicago. Deux travailleurs de Rochelle se sont abonnés au journal et 20 travailleurs ont acheté un exemplaire chacun à l’usine Ford.
À Staunton, Illinois, l’une des nombreuses petites villes où des manifestations contre la brutalité policière ont été organisées, Jarrett a discuté ce qui peut être fait pour renverser l’affaiblissement de nos syndicats avec Larry Hanstein, un membre retraité du syndicat des Machinistes. Jarrett a expliqué que la seule façon de transformer les syndicats va venir de nos luttes. « Et la vague de protestations en réponse au meurtre de George Floyd dans les villes, grandes et petites, peut donner une impulsion au changement dans les syndicats, » a-t-il dit.
Hanstein était d’accord. « Un vrai syndicat doit compter sur les membres des syndicats frères. » Il a pris de la documentation sur la campagne et a acheté un exemplaire du Militant.
Le 20 juin, Kennedy s’est joint à une marche de 200 personnes dans le centre-ville de Chicago contre la brutalité policière et a pris la parole lors du rassemblement. « La taille de ces actions, combinée aux luttes en milieu de travail, nous aidera à construire un mouvement puissant, » a-t-elle dit. Elle a décrit la visite qu’elle a faite pour apporter sa solidarité aux grévistes d’emballage de fruits dans l’État de Washington, et l’impact que leur victoire a eu sur leur vision d’eux-mêmes et de leur capacité de se battre et de faire des gains.
Les partisans de sa campagne ont vendu 28 abonnements et 27 livres pendant la portion de la tournée de la région de Chicago.
Impliquez-vous ! Contactez les partisans de la campagne dans la région la plus près de chez vous (voir themilitant.com).
Naomi Craine à Chicago a contribué à cet article.