Les autorités pénitentiaires de la Floride continuent d’interdire le Militant numéro après numéro, tout récemment pour des articles qui rendent compte de ces saisies et des efforts des partisans des droits politiques pour les obliger à y renoncer.
Les autorités pénitentiaires ont interdit quatre des cinq numéros datés du mois d’août, les numéros 30, 31, 33 et 34, empêchant ainsi 61 abonnés dans 24 prisons d’État de la Floride d’obtenir le journal. Si la saisie d’un numéro n’est pas annulée, le journal sera alors interdit dans l’ensemble des 143 établissements pénitentiaires de l’État.
Les prisonniers veulent leur Militant. « J’ai besoin que vous m’aidiez, j’ai besoin de mon journal, » a écrit un abonné de l’Institut correctionnel de Santa Rosa.
Les lecteurs du Militant peuvent aider à défendre les droits constitutionnels du Militant ainsi que de ses abonnés derrière les barreaux en demandant à leurs collègues de travail, des groupes religieux, des responsables et des sections locales des syndicats et à d’autres organisations d’envoyer des lettres au Comité d’examen de la littérature du système pénitentiaire de Floride, pour leur demander de lever les interdictions.
Les responsables de la prison d’État de la Floride à Raiford expliquent qu’ils ont interdit le numéro 34 en raison de l’article intitulé « Luttons pour obliger les autorités pénitentiaires de Floride à lever la saisie. » L’article décrit le soutien croissant pour annuler l’interdiction et fait état de lettres envoyées au Comité d’examen de la littérature pour défendre les droits des prisonniers.
L’American Civil Liberties Foundation Florida, Amnesty International USA, Florida Press Association, Reporters Committee on Freedom of the Press et PEN America sont parmi les organisations qui ont envoyé des lettres au Comité d’examen de la littérature pour demander la levée de l’interdiction du Militant. Le nombre de personnes qui envoient des lettres augmentent également.
De même, le numéro 33 a été saisi pour un article intitulé « Après la levée de l’interdiction dans les prisons de la Pennsylvanie, les prisons de la Floride interdisent le « Militant ».
Les autorités pénitentiaires affirment à tort que les quatre numéros ont été saisis parce qu’ils contiennent des reportages « dangereusement incendiaires » et qu’ils « préconisent ou encouragent la révolte, la rébellion, la protestation organisée en prison, la perturbation de l’institution ou la violation de la loi fédérale, de la loi de l’État ou des règlements du Département. »
Le premier de cette série de numéros interdits, le numéro 30, a été saisi pour un article intitulé « Les prisonniers demandent qu’on les libère de prisons surpeuplées. » Il décrit les protestations pour obtenir l’allègement des conditions de détention dans les prisons dangereusement surpeuplées de Californie dans le contexte de la pandémie COVID-19. Le sujet a été largement couvert par les médias.
Le numéro 31 a été bloqué parce que les autorités carcérales de l’État de la Floride n’ont pas aimé l’article « Les travailleurs s’opposent à la violence de le police fédérale et d’antifa à Portland. » Il est impossible de comprendre ce que les autorités carcérales considèrent « dangereusement séditieux » dans cet article, qui s’oppose au pillage et aux attaques violentes par des groupes comme antifa à Portland, en Oregon, et qui explique pourquoi cette violence nuit à la construction d’un mouvement large pour demander l’inculpation des policiers qui brutalisent et tirent sur les travailleurs.
« Les responsables des prisons visent le Militant à cause de ses points de vue politiques, » a expliqué David Goldstein, l’avocat du Militant, dans le recours du journal contre l’interdiction du numéro 30. « Il s’agit une violation des droits des abonnés et des éditeurs tels que reconnus par le Premier amendement. » Le Comité d’examen de la littérature a initialement maintenu les interdictions pour les numéros 30, 31 et 33. David Goldstein prépare un recours pour les numéros 31, 33 et 34, en plus de celui pour le 30, déjà envoyé.
« Ils inventent des histoires pour empêcher le Militant d’entrer dans le système carcéral, » écrit un autre prisonnier en Floride. « Ce système judiciaire ici en Floride est tellement corrompu et il n’aime pas qu’on fasse connaître la vérité sur quoi que ce soit. Ils essaient et nient les droits constitutionnels des prisonniers au Premier amendement. »
« Merci à des organisations comme la vôtre qui se tiennent debout pour les droits des prisonniers et qui ne nous méprisent pas comme si nous étions des barbares paria de la société, a-t-il écrit. Votre journal m’a ouvert les yeux sur beaucoup de choses qui m’étaient cachées à cause du manque d’information. »
« Dans la plupart des cas où le Militant a été saisi, nous avons combattu avec succès pour faire renverser les saisis du Comité d’examen de la littérature, » a dit John Studer, l’éditeur du Militant.
« L’approfondissement de la crise économique, politique, sanitaire et morale du capitalisme aujourd’hui est aussi préoccupante pour les travailleurs derrière les barreaux qu’ailleurs, a dit John Studer. Les prisonniers ont le droit de lire différents points de vue, de penser par eux-mêmes et d’avoir leurs propres opinions sur des questions politiques. »
Envoyez des lettres à Dean Peterson, Literature Review Committee, Florida Department of Corrections, 501 South Calhoun Street, Tallahassee, FL 32399 ou par courriel à Allen.Peterson@fdc.myflorida.com, avec une copie au Militant.