La campagne du SWP lutte pour les droits politiques dans l’État de Washington

John Studer
et Steve Clark
le 9 novembre 2020
Alyson Kennedy, à gauche, candidate du SWP à la présidence des États-Unis, et Angie Lara, en grève contre la compagnie Allan Brothers, à Naches, dans l’État de Washington, le 19 mai. Angie Lara est membre des Trabajadores Unidos por la Justicia.
MILITANT/REBECCA WILLIAMSONAlyson Kennedy, à gauche, candidate du SWP à la présidence des États-Unis, et Angie Lara, en grève contre la compagnie Allan Brothers, à Naches, dans l’État de Washington, le 19 mai. Angie Lara est membre des Trabajadores Unidos por la Justicia.

Une fois de plus, en défendant les droits politiques et la liberté d’expression, le Parti socialiste des travailleurs et ses candidats dans les élections présidentielles, qui cette année sont Alyson Kennedy pour la présidence et Malcolm Jarrett pour la vice-présidence, donnent l’exemple à tous les travailleurs.

Le 19 octobre, le bureau du secrétaire d’État de l’État de Washington a informé les dirigeants de la campagne du Parti socialiste des travailleurs qu’une personne a demandé que les noms et adresses des électeurs du SWP en 2020 soient divulgués.

« Nous ne pensons pas qu’il y ait une exemption de publication de cette information qui nous permette clairement de la garder secrète, » a écrit Brenda Galarza, responsable de la divulgation publique, en ajoutant que l’État publierait les noms et adresses le jour du scrutin, le 3 novembre, à moins d’une ordonnance du tribunal lui disant de ne pas le faire.

Les faits racontent pourtant une tout autre histoire. De nombreux exemples de harcèlement et de menaces contre les partisans du SWP, tant dans l’État de Washington que dans tout le pays, sont depuis longtemps bien connus. Des batailles acharnées pour empêcher que des noms et des informations personnelles soient divulgés ont permis de les rendre publics. Ces batailles ont mené à des victoires devant la Commission d’éthique et électorale de Seattle, la Commission de divulgation publique de l’État de Washington, la Commission électorale fédérale et des cours fédérales allant jusqu’à la Cour suprême.

Ces jugements s’appuyaient sur des centaines de menaces, d’agressions physiques, de bombes incendiaires et d’autres attaques contre des candidats, des partisans et des bureaux de campagne du SWP, ainsi que sur de l’espionnage et des tentatives de perturber le fonctionnement du SWP par le gouvernement.

Au cours des derniers mois seulement, les militants du parti dans l’État de Washington ont reçu plusieurs menaces de mort sérieuses.

Rendre publics les renseignements personnels des électeurs en fait des cibles de la police politique gouvernementale, des employeurs et des voyous de droite. Cela les expose également aux radicaux de la classe moyenne qui recourent à la « culture du bannissement » pour brimer le droit de parole de ceux avec qui ils ne sont pas d’accord, par un lynchage public sur les réseaux sociaux, par la brutalité et le harcèlement devant leur maison ou immeuble à logement.

Pour l’aider à relever ce défi, la campagne du SWP a retenu les services du cabinet d’avocats bien connu, spécialiste des droits du travail et politique, Barnard Iglitzin & Lavitt. En réponse aux premières mesures prises par les avocats du parti, le gouvernement de l’État a accepté de ne pas divulguer d’information avant au moins le 9 novembre pour faciliter les procédures judiciaires et les négociations.

Le Comité national de campagne des travailleurs socialistes a immédiatement lancé une campagne pour recueillir 20 000 $ afin de l’aider à couvrir les frais juridiques et connexes.

« Pendant des décennies, soit depuis que notre parti s’est constitué à la suite de la révolution bolchevique de 1917 en Russie, nous avons participé activement aux luttes de la classe ouvrière, aux combats pour construire et renforcer les syndicats et pour défendre les droits de tous ceux qui défient le système capitaliste du chacun pour soi, » a dit au Militant  Mary Martin, une dirigeante du SWP à Seattle. « Pour cette raison, nous avons été trop souvent la cible de ceux qui craignent la classe ouvrière et qui cherchent à bloquer les mouvements en faveur d`une action politique ouvrière indépendante.

« La lutte actuelle s’inscrit dans la défense de cette tradition ouvrière contre tous ceux qui cherchent à l’attaquer, » a-t-elle ajouté.

Des menaces de mort

Des travailleurs de Washington ont bien accueilli l’activité politique du SWP, quand il s’est joint aux travailleurs pour faire campagne et mettre ses candidats sur le bulletin de vote, quand il a participé aux luttes de syndicalisation menées par des emballeurs de fruits et des travailleurs agricoles dans les vallées de Skagit et Yakima, et quand il s’est joint à d’autres efforts pour faire avancer les luttes des travailleurs et des agriculteurs.

Mais le parti a également dû faire face à des menaces.

En juillet, par exemple, Dean Peoples s’entretenait avec des travailleurs sortant d’un Walmart à Renton, notamment en obtenant des signatures pour mettre les candidats du SWP sur le bulletin de vote. Une personne, « cependant, m’a regardé froidement et a dit : « Quelqu’un devrait ouvrir le feu sur trois ou quatre d’entre eux, » rapporte Dean Peoples.

« F–k les socialistes antifa ! » disait un message anonyme dans la boite vocale du SWP le 28 août. « Et vous, les motherf—kers, vous feriez mieux de surveiller vos arrières, parce que je viendrai brûler votre f–king local et vous tuer tous ! » Un message téléphonique similaire avait été laissé un mois plus tôt. Les membres du SWP ont réagi à ces menaces en informant les autres locataires de l’immeuble, en renforçant les mesures de sécurité au niveau du local et aussi lors des forums et des autres réunions.

C’est pourquoi, lorsqu’ils ont appris la menace du secrétaire d’État de remettre les noms et adresses des électeurs du parti à quiconque le souhaitait, les travailleurs socialistes étaient déterminés à riposter.

Au front pour défendre les droits

Le parti se bat pour défendre les droits des travailleurs depuis ses origines en 1919. Ses fondateurs, en tant que dirigeants du jeune Parti communiste des années 20, ont aidé à diriger la Défense ouvrière internationale qui organisait des campagnes de la classe ouvrière pour défendre les victimes de coups montés et d’autres injustices capitalistes.

En tant que dirigeants du syndicat des Teamsters à Minneapolis et dans le nord du Midwest pendant les années 30, les membres du SWP se sont profondément impliqués dans les batailles syndicales, y compris dans l’organisation de l’opposition de la classe ouvrière aux objectifs impérialistes de Washington dans la deuxième guerre mondiale. Le FBI a fait une descente dans les locaux du SWP à Minneapolis. Des dirigeants du parti et du syndicat des Teamsters ont été la cible d’un coup monté, condamnés et emprisonnés pour « complot afin de promouvoir le renversement du gouvernement américain » en vertu de la loi bâillon de Smith.

Le SWP a pris des initiatives pour faire connaître les décennies d’infiltration et d’attaques contre le mouvement ouvrier par le FBI. Pendant une décennie et demie, au cours des années 70 et 80, le parti a organisé avec succès une campagne politique et une action en justice au fédéral contre l’espionnage, le harcèlement et les tentatives de perturber son fonctionnement, venant du FBI. Une cour fédérale a confirmé la poursuite du SWP et des millions de personnes ont pu ainsi en apprendre davantage sur le véritable visage du système de « justice » pénale des dirigeants capitalistes.

Cette victoire a créé plus d’espace pour l’activité politique de tous les travailleurs. Lorsque des forces politiques libérales, principalement au sein du Parti démocrate, ont commencé dans les années 70 à faire adopter des lois de « réforme des campagnes électorales » sous prétexte que cela assainirait la politique capitaliste, ces lois ont été utilisées pour cibler le Parti socialiste des travailleurs et d’autres groupes de la classe ouvrière.

Pour y répondre, le SWP a demandé à être exempté de l’obligation de remettre au gouvernement les noms, les lieux de travail et les adresses des contributeurs à sa campagne. La lutte s’est appuyée sur les victoires remportées par la NAACP dans les années 50 et 60 contre les tentatives des autorités de l’État d’Alabama de forcer ce groupe de défense des droits civils à remettre ses listes de membres.

Par des luttes politiques aux niveaux fédéral, d’État et local, le parti a réussi à obtenir le droit de ne pas divulguer ces renseignements. D’autres personnes ont pu utiliser ces victoires pour défendre leurs droits. En 2016, pour la première fois depuis des décennies, la Commission électorale fédérale a refusé une telle exemption.

Mais le combat continue, y compris dans l’État de Washington en ce moment.

Des avocats qui se battent

Le cabinet juridique Barnard Iglitzin & Lavitt qui représente le SWP dans cette lutte a une réputation bien méritée dans le combat pour les droits des travailleurs. Leur histoire remonte à George Vanderveer, l’avocat des militants des Industrial Workers of the World victimes de la police et des tribunaux à Everett, dans l’État de Washington en 1916 et à Centralia quelques années plus tard.

Kathy Barnard a mené des batailles juridiques pour défendre le syndicat Familias Unidas por la Justicia et son droit d’organiser et défendre les travailleurs agricoles contre l’espionnage et les attaques des patrons dans la vallée de Skagit. Elle a gagné un procès pour défendre le droit de ceux qui participaient à une action syndicale de se rassembler dans un stationnement de Walmart.

Elle a aussi lutté avec succès pour protéger des victimes de harcèlement sexuel et de violence domestique contre des tentatives d’agences gouvernementales de rendre leurs adresses publiques.

Dmitri Iglitzin était l’avocat dans un procès important qui s’est terminé par une décision selon laquelle tous les employés de l’État de Washington ont un droit juridiquement exécutoire à une période de repos payée de 10 minutes après toutes les trois heures de travail.

Joignez-vous au combat !

La liberté d’expression et les droits des travailleurs sont aujourd’hui de plus en plus menacés aux États-Unis. Cela ne vient pas seulement des espions du gouvernement, des informateurs de la police, de la droite et des efforts accrus des patrons pour faire payer la crise du capitalisme par les travailleurs. Cela vient aussi d’attaques croissantes contre les droits politiques de la part de ceux qui cherchent à imposer leur version du discours « politiquement correct. »

Pour imposer leurs points de vue, ils soutiennent les efforts du gouvernement pour forcer la divulgation des noms et des renseignements personnels de personnes engagées dans des activités politiques.

La lutte actuelle du SWP dans l’État de Washington contre de telles mesures gouvernementales antidémocratiques est dans l’intérêt de tous les travailleurs et du mouvement ouvrier. C’est une attaque frontale contre la Déclaration des droits et contre d’autres protections constitutionnelles gagnées par les travailleurs depuis des siècles. Nous avons besoin de votre aide !