Les « 100 jours » de Biden : tenter de consolider la domination capitaliste à l’intérieur et à l’extérieur du pays.

Terry Evans
le 17 mai 2021

La presse libérale regorge d’articles sur les actions étonnamment « radicales » des 100 premiers jours de mandat du président démocrate Joseph Biden. Beaucoup le comparent, avantageusement, à son prédécesseur Franklin Delano Roosevelt. Ces deux présidents ont en effet quelque chose en commun : tous deux ont servi les familles dirigeantes du pays en défendant leurs profits et leurs prérogatives sur le territoire national et à l’étranger, comme l’ont fait toutes les administrations démocrates ou républicaines.

Biden a distribué des milliers de milliards de dollars d’argent public aux patrons et aux gouvernements locaux, sans rien faire pour aider les travailleurs à lutter contre le chômage de masse ou pour mettre fin à la course au profit, que les patrons mènent sur notre dos.

Dans un discours au Congrès le 28 avril, Biden a dit qu’il y a eu « plus d’emplois créés dans les 100 premiers jours de son administration que dans ceux de n’importe quel autre président jusqu’à maintenant. » Mais il était inévitable qu’il y ait plus d’embauches, une fois que l’Administration fédérale des drogues et médicaments a approuvé les premiers vaccins sous l’administration de Donald Trump et que la vaccination a commencé.

À la fin du mois d’avril, quelque 100 millions d’Américains avaient été entièrement vaccinés, soit près de 40 pour cent de la population adulte. Tous les travailleurs doivent exhorter leurs collègues et leur famille à se faire vacciner. C’est seulement au travail que nous pouvons nous unir pour faire face aux attaques des patrons.

La vaccination et l’allègement des mesures gouvernementales de confinement sont à l’origine de la récente baisse du chômage. Néanmoins, plus de 16 millions de personnes perçoivent toujours des allocations de chômage et n’arrivent pas à trouver un emploi.

De plus, Biden ne fait rien pour mettre fin au monopole des patrons de l’industrie pharmaceutique américaine sur les ventes de vaccins en gardant leurs brevets secrets, ce qui freine la production de vaccins et augmente le nombre de décès dans le monde.

Biden « a rompu de manière décisive avec l’ère du petit gouvernement », s’est réjoui Samuel Moyn dans le New York Times du 2 mai. Mais son « gros » gouvernement, qui consiste à multiplier les régulateurs et les fouineurs fédéraux, n’a fait que rendre les choses plus difficiles pour les travailleurs.

L’exploitation capitaliste continue de faire des ravages. Alors que les travailleurs retournent au travail, les patrons réduisent les salaires, accélèrent la production et attaquent nos syndicats. La brutalité policière se poursuit et des millions de travailleurs sans papiers sont contraints de vivre et de travailler sous la menace d’être expulsés.

« Les travailleurs trouvent des moyens de se défendre », a dit au Militant Róger Calero, candidat du Parti socialiste des travailleurs à la mairie de New York. Róger Calero utilise sa campagne pour renforcer la solidarité avec les travailleurs des raffineries de pétrole, lock-outés par la compagnie Marathon au Minnesota, et avec d’autres luttes ouvrières.

« On nous dit que nous devons « choisir » entre deux partis qui défendent à la fois l’exploitation capitaliste et les guerres impérialistes à l’étranger, a soutenu Róger Calero. Nous, les travailleurs, devons rompre avec le système à deux partis des patrons et construire notre propre parti, un parti des travailleurs basé sur les syndicats. Un tel parti attirerait des millions de personnes dans ses rangs au cours d’une lutte sans compromis de la classe ouvrière. »

La présidence de Biden n’a pas créé un seul emploi, en dehors de sa bureaucratie croissante. Son « Plan de création d’emplois américains » et son « Plan de sauvetage américain » ont renfloué les coffres des gouvernements des États. L’administration Biden a offert des chèques de « stimulation » pour certains et a promis des investissements aux patrons, en prétendant que ces derniers embaucheraient des travailleurs pour l’infrastructure et d’autres projets.

Son plus récent « Plan pour les familles américaines » donnerait des crédits d’impôt temporaires à certains travailleurs avec enfants, augmenterait chaque année le nombre de mois pendant lesquels certains travailleurs pourraient recevoir des repas scolaires gratuits pour leurs enfants et étendrait le congé parental. Mais de telles mesures de réforme visent principalement à rendre les travailleurs plus dépendants de l’État capitaliste, afin de nous dissuader de nous organiser pour lutter dans notre propre intérêt. Elles n’aident en rien à relever le défi central auquel nous sommes confrontés : retourner au travail.

Biden défend les intérêts des patrons à l’étranger

Biden cherche à défendre les intérêts impérialistes des dirigeants américains à l’étranger, en redéployant les forces américaines d’Afghanistan pour renforcer leur puissance militaire massive ailleurs en Asie centrale et dans le monde.

Jusqu’à présent, la nouvelle administration n’a rien fait pour annuler les restrictions sur les voyages à Cuba et les sanctions commerciales et financières imposées au peuple cubain par toutes les administrations précédentes. Les représentants du gouvernement disent que changer ces politiques n’est pas une priorité pour Biden.

« Les travailleurs avons besoin de notre propre politique étrangère, partant de la solidarité avec nos confrères travailleurs et agriculteurs du monde entier, a affirmé Róger Calero. Les candidats du SWP se joignent aux caravanes mensuelles et les construisent dans plusieurs villes du pays. Ces caravanes exigent la fin de l’embargo de Washington contre Cuba.

« Nous citons la révolution cubaine comme un exemple dont les travailleurs d’ici peuvent s’inspirer. Nous devons prendre le pouvoir politique entre nos mains, bâtir un gouvernement des travailleurs et des agriculteurs et nous joindre aux travailleurs du monde entier. »