Déclaration de Róger Calero, candidat du Parti socialiste des travailleurs à la mairie de New York, le 12 mai, 2021.
Les dernières violences à Jérusalem-Est, en Israël et dans la bande de Gaza soulignent la nécessité pour les gouvernements israélien et arabe et pour les dirigeants des organisations palestiniennes d’entamer des pourparlers immédiats afin de mettre fin aux combats meurtriers entre Gaza et Israël et reconnaître un État palestinien indépendant et Israël.
Ce qui a déclenché la crise actuelle, c’est le refus du gouvernement israélien d’arrêter les menaces d’expulsion de 13 familles regroupant 300 Palestiniens du quartier Cheikh Jarrah de Jérusalem-Est. Peu importe qui « possède » ces maisons, les Palestiniens y vivent depuis les années 1950.
Alors que le gouvernement israélien décrit cela comme un différend entre propriétaires et locataires privés, les Palestiniens craignent, à juste titre, qu’en permettant les expulsions, on ouvrira la porte à plus de concessions et que le gouvernement israélien n’acceptera jamais que Jérusalem-Est devienne la capitale d’un État palestinien.
L’attaque brutale de la police israélienne, avec des grenades assourdissantes et de l’eau putride après la prière du ramadan à la mosquée Al-Aqsa de Jérusalem, contre des manifestants musulmans outrés par les menaces d’expulsions n’a fait qu’aggraver les choses. Plus de 200 personnes ont été blessées.
Les citoyens arabes d’Israël ont protesté contre les expulsions et la répression policière à la mosquée. En même temps, de petits groupes de jeunes arabes se sont révoltés à Lod, Ramle et dans d’autres villes où des citoyens arabes et juifs vivent ensemble depuis des années. Ils ont attaqué une synagogue juive, une yeshiva, des maisons juives et des Juifs.
Le Hamas, le groupe islamiste réactionnaire qui gouverne dans la bande de Gaza, a ensuite tiré des centaines de roquettes contre des quartiers résidentiels en Israël, tuant au moins six Israéliens dont deux citoyens arabes. L’armée israélienne a riposté, tuant 56 personnes à Gaza, dont 14 enfants. Les bombardements ont continué.
Pour que des négociations sur la reconnaissance d’Israël et d’une Palestine indépendante puissent aboutir, a expliqué mon parti, le Parti socialiste des travailleurs, « il n’y a aucun doute que les représentants palestiniens insisteraient pour avoir Jérusalem-Est comme la capitale de la Palestine ».
Le parti insiste également sur le fait que des négociations fructueuses doivent reconnaître le droit des Juifs partout dans le monde de se réfugier en Israël face à la montée mondiale de la haine des Juifs et de la violence antisémite aujourd’hui.
Au cours de la dernière année de l’administration Trump, les gouvernements de Bahreïn, du Maroc, du Soudan et des Émirats arabes unis ont accepté d’établir des relations diplomatiques avec Tel Aviv, créant ainsi une ouverture pour faire avancer cette perspective.
Les menaces d’évictions, les attaques de la police contre les manifestants, les émeutes antisémites, les attaques meurtrières du Hamas et du Jihad islamique et les représailles israéliennes sont des revers pour les travailleurs en Israël, en Palestine et dans la région. Elles menacent toutes possibilités d’en arriver à des discussions plus globales.
Les travailleurs et les agriculteurs en Israël, en Palestine et dans tout le Moyen-Orient doivent lutter pour une perspective différente : ils doivent s’organiser pour défendre leurs intérêts de classe et construire la solidarité avec les travailleurs, aussi bien palestiniens, juifs, arabes, kurdes, turcs, persans ou autres, et quelles que soient leurs croyances religieuses, indépendamment de tous les partis et gouvernements capitalistes. La crise actuelle montre que cette voie est plus que jamais nécessaire.