MONTRÉAL — Confirmée le 27 mai, la découverte des restes de 215 enfants autochtones dans une fosse commune anonyme sur le terrain de l’ancien pensionnat autochtone de Kamloops en Colombie-Britannique a provoqué l’indignation des travailleurs à travers le Canada.
Des Autochtones et des sympathisants ont organisé des veillées pour marquer les décès. Des paires de chaussures pour enfants ont été placées symboliquement devant les édifices gouvernementaux, les églises et les anciens sites des pensionnats. Des organisations autochtones et la Fédération du travail de l’Alberta ont demandé au gouvernement de débloquer des fonds pour rechercher des fosses communes dans les 130 anciens pensionnats.
Dans le cadre d’une politique d’assimilation forcée, quelque 150 000 enfants autochtones ont été enlevés à leurs parents et placés dans des « pensionnats » entre 1870 et 1996. Beaucoup ont été victimes de malnutrition, de travail forcé et d’abus sexuels. Plus de 4 000 « élèves » sont morts ou ont disparu. Aujourd’hui, il y a environ 80 000 survivants.
« Ils commençaient simplement à vous frapper, à perdre leur sang-froid et à vous jeter contre le mur », a expliqué Geraldine Bob à la Commission de vérité et réconciliation du gouvernement en 2015, en décrivant son expérience à l’école de Kamloops.
Les révélations ont encouragé des groupes autochtones à protester contre d’autres abus. Un millier d’Autochtones et de sympathisants ont manifesté à Trois-Rivières, au Québec, le 2 juin pour protester contre la mort de Joyce Echaquan, membre de la nation Atikamekw, dans un hôpital de Joliette, l’an dernier. Une heure avant sa mort, Joyce Echaquan a enregistré le personnel de l’hôpital qui lui criait des injures racistes alors qu’elle suppliait sa famille de la ramener chez elle parce qu’elle ne recevait pas les soins dont elle avait besoin.
L’oppression des peuples indigènes
Avec 1,6 million de personnes, les autochtones représentent 4,9 pour cent des 38 millions d’habitants que compte le Canada. Mais ils représentent environ un tiers de la population carcérale fédérale. Vingt-trois pour cent d’entre eux vivent dans la pauvreté, soit deux fois plus que le reste de la population. Beaucoup n’ont toujours pas accès à l’eau potable dans les réserves.
Après la découverte des tombes, le premier ministre Justin Trudeau a appelé à la « réconciliation » entre les Autochtones et les non-Autochtones. La mort d’enfants dans ces institutions « est la faute du Canada », a-t-il dit.
« Les tentatives de Justin Trudeau de blâmer « tous les Canadiens » pour l’oppression et la discrimination des peuples autochtones visent à dissimuler la réalité : c’est le système capitaliste et ses gouvernements qui en sont la cause profonde », a dit au Militant Philippe Tessier, candidat de la Ligue communiste à la mairie de l’arrondissement montréalais de Ville St-Laurent, le 3 juin.
Les dirigeants cherchent à faire des profits, a dit Philippe Tessier, en encourageant « les divisions entre les travailleurs et en sapant la solidarité de la classe ouvrière.
« Les travailleurs et nos syndicats doivent se battre pour un programme de travaux publics financé par le gouvernement, a dit le candidat de la Ligue communiste, afin de créer des millions d’emplois, en construisant des maisons et des hôpitaux et en fournissant les services dont les travailleurs, et en particulier les Autochtones, ont besoin. Nous devons nous battre pour des mesures d’action positive pour les Autochtones dans tous les accords syndicaux afin de garantir qu’ils aient accès à des emplois rémunérés selon des grilles de salaire telles que celles qu’obtiennent les syndiqués. »