Les travailleurs de la volaille et du porc en grève au Québec rejettent l’offre salariale des patrons

Katy LeRougetel
le 28 juin 2021

SAINT-ANSELME, Québec — « L’épicerie a augmenté de 30 pour cent mais pas mon salaire, nous voulons juste survivre », a dit au Militant  Noël Rouillard, en grève à l’usine de conditionnement de volaille Exceldor le 6 juin.

Plus de 500 membres de la section locale 1991-P des Travailleurs et Travailleuses unis de l’alimentation et du commerce ont entrepris une grève le 23 mai, rejetant l’offre des patrons d’une prime à la signature de 1 500 à 3 000 $ CA et d’une augmentation de 20,71 à 22,51 $ CA de l’heure.

« Il me reste peu de temps à travailler, a indiqué Suzanne Pouliot, mais on pense aux plus jeunes. Et cette prime à la signature est imposable. »

Plus de 1 000 travailleurs d’abattoirs de porcs sont aussi en grève à 50 km de là, à Vallée-Jonction, contre le géant québécois de l’emballage de viande Olymel depuis le 28 avril. Les deux grèves se concentrent sur des demandes de compensation pour des concessions arrachées auparavant aux travailleurs.

« Olymel a établi un précédent en 2007 », a expliqué Noël Rouillard, lorsque les patrons y ont réduit les salaires de 38 pour cent. Chez Exceldor, « je gagnais 17,40 $ de l’heure. Je suis descendu à 16 $. Ils ont aboli le régime de retraite et nous avons perdu deux congés payés. Maintenant, nous cherchons à récupérer les salaires, nous visons 25 $. »

Neuf bus remplis de grévistes d’Olymel sont venus renforcer la ligne de piquetage d’Exceldor le 2 juin. « Nous avons fait un barbecue samedi dernier avec de la musique et de la danse, le moral est bon. »

Les négociations entre le syndicat et Olymel se poursuivent à pas de tortue. Chez Exceldor, elles sont au point mort.

Dans les deux usines, les grévistes ont affirmé au Militant que certains des travailleurs venaient du Guatemala, du Mexique et de Maurice, travaillant avec des contrats exclusifs de deux ans. Alors que certains grévistes ont trouvé un autre emploi pour s’en sortir, ceux qui sont limités à un employeur ne peuvent pas le faire.

Les patrons espèrent que cela fera pression sur ces travailleurs pour qu’ils cherchent à mettre fin à la grève. Cependant, le gréviste Francis Goulet a indiqué : « Nous travaillons ensemble, tu te fais un ami, tu gagnes confiance. Il traduit pour les autres. Ils ont essayé de diviser pour régner, mais cela n’a pas fonctionné. »

Je me suis jointe à un autre membre de la Ligue communiste, Joe Young, pour apporter des cartes de solidarité et des messages de nos collègues à Walmart et Cargill aux grévistes d’Olymel, signés en plusieurs langues, dont le polonais et le philippin.

Les grévistes invitent tout le monde sur leurs lignes de piquetage. Envoyez des messages et des contributions de soutien au Syndicat des Travailleurs d’Olymel, Vallée-Jonction, 243, rue Principale, Vallée-Jonction, QC G0S 3J0 et TUAC 1991-P, 3750, boulevard Crémazie Est, Bureau 591, Montréal QC H2A 1B6.