MONTRÉAL — « De plus en plus de travailleurs ici au Canada, aux États-Unis et ailleurs utilisent leurs syndicats pour défendre ce que nous avons gagné en repoussant les attaques des patrons contre nos salaires et nos conditions de travail », a dit Michel Prairie, candidat de la Ligue communiste au Parlement dans le la circonscription de Bourassa, devant plus de 20 personnes, lors d’une réunion de campagne qui a eu lieu deux jours avant les élections fédérales du 20 septembre.
Le premier ministre Justin Trudeau devra former un gouvernement minoritaire. Il avait déclenché les élections dans l’espoir d’obtenir une majorité parlementaire pour son gouvernement, mais il a échoué. Son Parti libéral n’a obtenu que 31,8 pour cent des voix, soit le plus petit pourcentage de tous les partis gagnants de l’histoire du Canada. Moins de 59 pour cent des électeurs admissibles ont pris la peine de voter, une baisse de 8 pour cent depuis 2019.
« Construire la solidarité avec les travailleurs qui ripostent doit être notre point de départ, a poursuivi Michel Prairie. C’est le cas des travailleurs d’hôtels, membres de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), qui sont en grève ici contre Doubletree et Marriott. » Il a aussi décrit comment les travailleurs d’abattoirs d’Olymel, aussi membres de la CSN, ont renforcé leur syndicat lors d’une récente grève de quatre mois pour de meilleurs salaires et contre les tentatives des patrons d’imposer une journée de travail de 10 heures.
« Nous, les travailleurs, devons construire notre propre parti qui pourra organiser des millions de personnes pour remplacer le pouvoir des milliardaires au pouvoir par un gouvernement de travailleurs et d’agriculteurs avec lequel nous pourrons commencer à réorganiser la société dans le but de mettre fin une fois pour toutes à l’exploitation et à l’oppression », a-t-il poursuivi.
Gerald Symington, membre du Comité central de la Ligue communiste au Royaume-Uni, a également pris la parole.
La réunion était présidée par Beverly Bernardo, la candidate de la Ligue communiste à la mairie de Montréal. Elle a annoncé, sous les applaudissements, que Radio-Canada a diffusé des reportages confirmant qu’elle serait sur le bulletin de vote. La LC présente également Philippe Tessier à la mairie de l’arrondissement montréalais de Ville Saint-Laurent.
Michel Prairie a expliqué que les travailleurs en lutte doivent discuter de ce que nous pouvons faire pour imiter les deux grandes révolutions socialistes du vingtième siècle : la révolution bolchevique de 1917 en Russie et la révolution cubaine de 1959, « au cours desquelles des partis de la classe ouvrière avec une direction marxiste ont été construits et ont conduit des millions de personnes à renverser la domination capitaliste, à établir le pouvoir des travailleurs et commencer ainsi à forger, comme l’a expliqué le dirigeant communiste cubain Che Guevara, le « nouvel homme et la nouvelle femme », avec des valeurs différentes » que celles que nous impose le système capitaliste, un système où règne la loi de la jungle.
Il a décrit comment les partisans de la campagne de la LC trouvent des travailleurs intéressés à obtenir des livres qui expliquent comment s’est faite la révolution socialiste à Cuba.
« J’ai été frappé de voir à quel point les discussions que vous avez avec les travailleurs ici ressemblent à celles des membres de la LC au Royaume-Uni », a dit Gerald Symington en donnant l’exemple des discussions avec des chauffeurs de bus en grève et d’autres combattants de la classe ouvrière au Royaume-Uni. La veille, il avait accompagné d’autres partisans de la campagne lors d’un rassemblement pour soutenir les travailleurs de 20 hôtels de la région de Montréal en grève pendant 23 heures.
La campagne des dirigeants contre nos syndicats est motivée par la crise du système capitaliste, a-il-ajouté. Elle découle de la « baisse à long terme de leurs taux de profit ».
La résistance croissante des travailleurs et leurs efforts pour utiliser les syndicats afin d’accroître la solidarité offrent aux communistes de nouvelles opportunités pour travailler avec d’autres combattants. Ce faisant, nous pouvons construire le parti dont les travailleurs ont besoin, celui qui pourra « arrêter la marche de l’impérialisme vers le fascisme et la guerre en prenant le pouvoir politique », a poursuivi Gerald Symington.
« C’est pourquoi des ligues communistes existent ici, au Royaume-Uni et ailleurs. Nous invitons les travailleurs combattifs qui veulent être du bon côté de l’histoire à se joindre à nous. »
Michel Prairie et des partisans de sa campagne ont visité la petite ville portuaire de Sorel, au nord d’ici, le 19 septembre.
« Nous commençons par la nécessité de renforcer la solidarité avec les travailleurs qui défendent leurs droits », a dit Katy LeRougetel, une partisane de la campagne, à Josée Côté, lorsqu’elle a frappé à sa porte.
« Je suis d’accord avec cela, a répondu Josée Côté. Personne ne peut vivre avec le salaire minimum. Tout augmente, sauf nos salaires. »
Josée Côté a quitté son travaille de préposée au soin dans une résidence pour personnes âgées, il y a trois ans. « J’aimais le travail, mais je le prenais trop à cœur. Vous ne pouvez pas vous asseoir et jaser tranquillement avec la dame qui est toute seule. Non, vous devez continuer à travailler et passer au prochain résident. » Elle travaille maintenant dans une cafétéria d’école secondaire.
« Nous pouvons lutter pour changer quelle classe dirige la société : les riches ou les travailleurs, » lui a dit Steve Penner, un autre partisan de la campagne. « À Cuba, le gouvernement révolutionnaire s’organise pour que des travailleurs de la santé et des étudiants frappent à la porte des gens chaque semaine pour voir s’ils ont besoin d’aide, que ce soit pour l’épicerie ou pour des soins médicaux. Nous pouvons nous battre pour un gouvernement révolutionnaire ici qui s’assurera que les personnes âgées pourront avoir la compagnie de gens comme vous. »