Trop de bébés ?

Seth Galinsky
le 3 janvier 2022

La décision personnelle d’une femme sur quand et combien avoir d’enfants est aujourd’hui déformée par de nombreux radicaux libéraux ou de la classe moyenne rendus hystériques par ce qu’ils perçoivent comme la catastrophe imminente du changement climatique et la morosité de la vie. Cela n’a rien à voir avec la lutte pour l’émancipation des femmes, a dit Paul Mailhot, un dirigeant du Parti socialiste des travailleurs (SWP), dans sa présentation du 11 décembre.

Il a souligné un article de 1913 de V. I. Lénine, le dirigeant central de la Révolution russe, qui décrit un congrès de médecins bourgeois et de la classe moyenne supérieure promouvant l’avortement et la contraception. Lorsqu’un délégué au congrès a déclaré que les femmes qui mettent des enfants au monde ne peuvent qu’en faire des enfants destinés à être « martyrisés » ou « poussés au suicide », il a reçu un tonnerre d’applaudissements.

Lénine s’y opposa fermement. « Pourquoi pas destinés à lutter, d’une meilleure façon, plus unie, plus consciente et résolue que nous, contre les conditions actuelles de vie, qui estropient et détruisent notre génération ? » Les sentiments des médecins étaient « à l’usage du couple petit-bourgeois, routinier et égoïste, qui balbutie avec frayeur : Dieu veuille que nous puissions survivre nous-mêmes, tant bien que mal ; quant aux enfants, mieux vaut s’en passer. »

Ceux réticents à voir des enfants naître dans un monde « ravagé par les changements climatiques » aujourd’hui sont particulièrement préoccupés par le fait que les travailleurs « déplorables » ici et dans le monde semi-colonial ne devraient pas avoir d’enfants. « Les paroles de Lénine sont une bonne réponse aujourd’hui », a dit Paul Mailhot.

Le livre Too Many Babies ? aborde la même question. Écrit par Joseph Hansen, un dirigeant du SWP, ce livre sera bientôt réimprimé. Ce petit livre publié en 1960 a été écrit alors que la presse bourgeoise dénonçait, dans un article après l’autre, une crise imminente de « surpopulation », affirmant que la population mondiale augmentait « géométriquement » mais que la production alimentaire n’augmentait qu’« arithmétiquement ». Bientôt, les réserves de nourriture s’épuiseraient dans un monde surpeuplé, ce qui entraînerait une catastrophe.

Ce n’était pas vrai à l’époque et ce n’est pas vrai aujourd’hui. « Sous le capitalisme, la répartition de la faim, a dit Joseph Hansen, n’est pas une conséquence de l’abondance des pauvres, mais de la mauvaise répartition de l’abondance de la société. » En outre, « on peut augmenter la richesse sans limite en organisant la société de manière à combiner le plus efficacement possible la force de travail et la science ». La science, combinée à une réorganisation profonde de la société dirigée par les travailleurs prenant le pouvoir politique entre leurs mains, peut révolutionner la production alimentaire. Le problème n’est pas qu’il y a « trop de bébés ». Le problème, c’est le système d’exploitation capitaliste.