Non aux sanctions américaines ! Pour la solidarité ouvrière

Éditorial
le 9 mai 2022

La lutte pour défendre l’indépendance de l’Ukraine et libérer les Ukrainiens de la pression des forces armées de Moscou est au coeur de la défense des intérêts de la classe ouvrière aujourd’hui.

L’empire tsariste a conquis et opprimé le peuple ukrainien. Poutine vise à réimposer la domination des dirigeants capitalistes russes et à anéantir l’Ukraine en tant que nation, au prix d’un grand nombre de vies humaines. La défense inconditionnelle du droit à l’autodétermination des nations opprimées comme l’Ukraine est essentielle pour forger l’unité dont nous, les travailleurs et les agriculteurs, avons besoin pour faire avancer nos intérêts communs contre les capitalistes et leurs gouvernements.

Aucun des gouvernements qui imposent des sanctions à la Russie aujourd’hui n’a intérêt à défendre les droits nationaux des Ukrainiens ni les intérêts de classe des travailleurs et des agriculteurs. Dirigés par Washington, ces gouvernements défendent en toutes circonstances les intérêts économiques et politiques de leur propre classe capitaliste en quête de marchés et de profits. Les sanctions imposées par Washington, comme l’a dit le chef du département de la guerre, Lloyd Austin, visent à « affaiblir » Moscou et à renforcer la position des dirigeants américains dans les conflits et les guerres à venir.

Il n’y aura pas de paix tant que le capitalisme existera.

Les travailleurs en Russie sont ceux qui doivent se battre et mourir pour le compte des dirigeants de leur propre pays. Ils peuvent être une puissante source de résistance aux guerres de leurs patrons. Comme les États-Unis, la Russie est divisée en classes. Les travailleurs et les agriculteurs, y compris ceux qui sont en uniforme, n’ont aucun intérêt en commun avec le régime de voyous du KGB de Poutine. La classe capitaliste en Russie exploite les travailleurs et les agriculteurs russes, y compris ceux des nationalités opprimées du pays, qui meurent dans cette guerre en nombre disproportionné.

Quelle que soit la prétendue « cible » des sanctions du gouvernement américain, ce seront toujours les travailleurs qui en subiront les pires conséquences. Ces sanctions privent les travailleurs russes d’emplois ; elles alimentent des hausses massives de prix et des pénuries qui restreignent l’accès aux produits de première nécessité. Les partisans des sanctions affirment que cela conduira à des actions pour se débarrasser de Poutine. Mais c’est le contraire qui se produit. Les sanctions renforcent la propagande de Poutine selon laquelle le principal problème auquel font face les Russes est l’agression américaine et non les effets de la guerre brutale que Moscou inflige à l’Ukraine.

Les sanctions ne facilitent pas la tâche des travailleurs qui veulent organiser des luttes comme la grève des éboueurs de Novossibirsk. Ces sanctions occultent le point essentiel : reconnaître que les travailleurs ont des intérêts de classe distincts et construire des liens solides entre les travailleurs ukrainiens, qui résistent fermement à l’invasion de Poutine, et les travailleurs en Russie. Les travailleurs de ces deux pays sont ceux que vise le régime de Poutine. Ils ont tous un intérêt commun à mettre fin au carnage et à forger une plus grande unité de la classe ouvrière pour les luttes à venir.

Ils ont tous deux un long passé de lutte contre ceux qui les exploitent et les oppriment. La révolution russe dirigée par les bolcheviks a renversé le régime tsariste et le régime capitaliste. Elle a ouvert la porte à l’indépendance de l’Ukraine et à celle d’autres peuples opprimés. La montée de Staline et la contre-révolution qu’il a dirigée ont mis fin à tout cela.

Les sanctions sapent ce puissant potentiel. La lutte des travailleurs en Russie pour défendre leurs intérêts de classe et leurs droits politiques s’intensifiera dans les années à venir. La lutte contre l’expansionnisme de Moscou et le coût horrible de ses guerres de conquête sera au coeur de ce combat.

Alors que les travailleurs aux États-Unis se défendent contre les attaques des patrons ici, nous devons rompre avec leurs partis jumeaux et construire notre propre parti de travailleurs basé sur les syndicats. Une politique étrangère ouvrière part de la solidarité avec les travailleurs du monde entier et fait tout ce qui est possible pour élever l’unité, l’esprit combatif et la conscience de classe de la seule classe capable de mettre fin au massacre de Moscou : la classe ouvrière.