Lockoutés au Québec, les travailleurs de l’aéronautique se mobilisent contre Rolls-Royce

Lynda Little
et John Steele
le 22 août 2022

MONTRÉAL — Deux cents travailleurs de Rolls-Royce Canada, qui réparent et refont des moteurs d’avions, et leurs partisans ont défilé et se sont rassemblés au bureau du premier ministre du Québec François Legault, ici le 3 août, pour protester contre l’octroi par le gouvernement du Québec de millions de dollars en subventions aux patrons de Rolls-Royce, tandis que les travailleurs sont lockoutés depuis le 15 mars. Ils sont membres d’un syndicat de la Confédération des syndicats nationaux (CSN).

Les travailleurs avaient rejeté à 75 % une deuxième offre de l’entreprise le 24 juillet. Les patrons se sont battus pour augmenter leurs profits sur le dos des travailleurs, tout en cherchant à affaiblir, voire à briser le syndicat local.

L’entreprise insiste pour mettre fin au régime de retraite à prestations déterminées des travailleurs et le remplacer par un régime inférieur, à cotisations déterminées. Les syndiqués luttent pour maintenir leur régime, pour y inclure tous ceux qui, embauchés depuis 2013, en sont actuellement exclus et pour que les retraités continuent de recevoir des prestations-maladie.

Les travailleurs exigent également des augmentations de salaire pour faire face à l’inflation, ainsi que l’indexation de leurs salaires au coût de la vie au cours des quatre dernières années du contrat de cinq ans. « Rolls-Royce Canada profite généreusement des subventions gouvernementales et c’est nous qui payons pour cela », a dit François Enault, le vice-président de la CSN, sous les acclamations et les applaudissements. « Nous devons nous opposer à ces attaques antisyndicales. »

En février, le gouvernement du Québec a annoncé un versement à l’industrie aérospatiale québécoise de 334 millions de dollars canadiens (260 millions de dollars US) jusqu’en 2024, y compris à Rolls-Royce. En 2011, la compagnie a reçu 30 millions de dollars canadiens.

Les patrons ont lockouté les ouvriers alors qu’ils votaient à 94 % pour la grève. En plus de congédier Frédéric Labelle, le président du syndicat, les patrons poursuivent le quart des travailleurs, qu’ils accusent d’avoir violé une injonction du tribunal limitant le piquetage. Ils ont également annoncé le licenciement de 30 travailleurs.

« Nous pensons aux générations futures, aux jeunes travailleurs et pas seulement à nous-mêmes », a dit au Militant Tim Balleine, qui travaille pour la compagnie depuis 25 ans. « C’est ce qu’est un syndicat : la solidarité. Nous voulons revenir unis. »

Envoyez des messages de solidarité à nego@csn-rrc.ca et des dons à https://www.csn.qc.ca/solidarite/rolls-royce.