Les travailleurs des chemins de fer et des compagnies aériennes aux États-Unis font face à une loi antiouvrière notoire, la Loi des relations de travail dans les chemins de fer, qui leur nie le droit de grève pendant des années en leur imposant diverses échéances et périodes de « réflexion » et par d’autres formes d’ingérence gouvernementale. Et lorsqu’une grève devient enfin légale, la loi donne au président et au Congrès le pouvoir d’intervenir et d’imposer un contrat au goût des patrons. C’est ce qu’a fait Joseph Biden en 2022.
Des millions d’autres travailleurs en Amérique du Nord font face à des mesures similaires qui limitent le droit de grève, qu’il s’agisse d’agences gouvernementales comme la Commission nationale des relations de travail, de l’ingérence des tribunaux ou d’autres obstacles. Toutes ces mesures visent à préserver la domination de la classe dirigeante capitaliste et à protéger ses profits, ses privilèges et sa capacité à concurrencer ses rivaux à l’étranger.
Depuis cinq ans, des agents de bord aux États-Unis luttent pour obtenir un nouveau contrat comprenant des salaires pour du travail actuellement non rémunéré et des horaires permettant le repos, la vie de famille et la participation à des activités syndicales et politiques. De nombreuses restrictions entravent leur droit de grève.
Les cheminots aux États-Unis se préparent pour une nouvelle série de négociations nationales, cet automne, en vue d’une convention collective.
Au Canada, les membres de l’Association fraternelle des mécaniciens aéronautiques qui travaillent chez WestJet se sont mis en grève le 28 juin, en dépit d’une ordonnance du gouvernement fédéral visant à leur imposer un arbitrage obligatoire. Les patrons avaient déclaré la grève « illégale » et menacé de licencier les travailleurs qui se joindraient à la ligne de piquetage.
Le ministre canadien du Travail, Seamus O’Regan, a interdit à 9 300 cheminots du Canadien National et du Canadien Pacifique Kansas City de faire grève jusqu’à ce qu’un autre organisme créé par le gouvernement, le Conseil canadien des relations industrielles, détermine si une fermeture affecterait les « services essentiels ». Si c’est le cas, la grève sera interdite. Les cheminots ont voté à deux reprises, à une écrasante majorité, en faveur de la grève.
Le gouvernement canadien prétend représenter les intérêts du « peuple canadien ». Mais sa prétendue neutralité est une fraude. Il agit pour les intérêts de classe des employeurs, qui sont motivés par le profit.
Les agences gouvernementales de régulation ne feront rien pour empêcher d’autres catastrophes comme le déraillement de la Norfolk Southern, « le déversement et la combustion » de produits toxiques à East Palestine en Ohio. Partout dans le monde, les patrons du secteur ferroviaire continueront à réduire la taille des équipes, à imposer des horaires invivables et des conditions dangereuses. Ils rechercheront le profit au mépris total de la sécurité et de la vie des cheminots et des personnes vivant à proximité des voies ferrées.
Tant que les gouvernements capitalistes seront au pouvoir, ils utiliseront leur État pour tenter d’entraver les luttes des travailleurs et de nos syndicats. C’est le rôle de tous les organismes gouvernementaux sous le capitalisme : le président, le maire local, les policiers, les tribunaux, leurs militaires armés jusqu’aux dents. Et lorsque ces institutions gouvernementales ne suffisent pas, ils se tournent vers des briseurs de grève, des brutes armés et des fiers-à-bras fascistes.
Les travailleurs doivent mettre fin à toute dépendance à l’égard des dirigeants capitalistes, de leur gouvernement et de leurs partis politiques.
Nous, les travailleurs, avons montré que nous sommes capables d’exercer un énorme pouvoir lorsque nous agissons indépendamment de la classe exploiteuse et de tous ses serviteurs politiques, en nous appuyant sur le pouvoir de notre propre classe et de nos alliés exploités. Il n’y a absolument aucune raison de faire confiance au gouvernement, ni de nous tourner vers les soi-disant amis du mouvement ouvrier au sein des Partis démocrate et républicain ou de tout autre parti capitaliste.
Nous devons rompre avec les partis des patrons et construire notre propre parti, un parti ouvrier, capable d’organiser des millions de travailleurs pour faire avancer nos propres intérêts de classe — chez nous et avec nos camarades travailleurs du monde entier.
Construire un parti des travailleurs ouvre la porte à la lutte pour évincer les dirigeants capitalistes et mettre au pouvoir notre propre gouvernement de la classe ouvrière. Avec le pouvoir d’État, la classe ouvrière sera dans une position beaucoup plus forte pour mettre fin à toutes les horreurs provoquées par l’exploitation capitaliste et ouvrir la porte au véritable potentiel des travailleurs.