Une bataille avec des enjeux importants pour tous les travailleurs et le mouvement ouvrier se déroule présentement au Canada. Près de 10 000 cheminots du Canadien National et du Canadien Pacifique Kansas City ont débrayé ou ont été mis en lock-out dans une lutte contre des demandes de concessions des patrons qui mettent en danger la vie des travailleurs et menacent la sécurité des populations qui vivent près des voies ferrées.
Comme les employeurs partout dans le monde, les patrons du rail veulent faire plus avec moins de travailleurs. Ils exigent moins d’heures de repos entre les quarts de travail et ils veulent pouvoir ordonner aux travailleurs d’occuper des emplois à des centaines de kilomètres de chez eux pendant des mois pour éviter d’embaucher davantage. Ils veulent prolonger la journée de travail des travailleurs à l’ouest de l’Ontario. Leurs exigences ne peuvent qu’aggraver des conditions qui ont causé la mort et des blessures graves à de nombreux travailleurs.
Les associations du grand patronat, la Chambre de commerce du Canada en tête, exigent que le gouvernement fédéral à Ottawa « prenne des mesures immédiates pour assurer le maintien des services ferroviaires », comme interdire la grève et imposer l’arbitrage obligatoire.
Lorsque les travailleurs font la grève, les patrons se tournent vers leurs associations patronales, leurs médias, leurs partis politiques et leur gouvernement. Ils le font pour protéger les intérêts de leur classe.
Les travailleurs doivent répondre en tant que classe, en nous défendant les uns les autres et en agissant à partir du fait qu’un coup contre l’un est un coup contre tous. Faites savoir aux cheminots qu’ils ne se battent pas seuls. Passez le message ! Obtenez le soutien de votre syndicat, de vos amis, de vos compagnons et compagnes de travail, et aidez à construire leurs piquets de grève. Les messages de soutien et les contributions au fonds de grève du syndicat peuvent aider à renforcer la confiance des travailleurs et faire une différence cruciale dans l’issue de la grève. Cherchez à obtenir le soutien d’autres producteurs, en particulier les petits agriculteurs, qui sont constamment écrasés par les grands capitalistes.
Le premier ministre Justin Trudeau a refusé d’exclure une intervention. Trudeau a une histoire d’utiliser le pouvoir d’État au nom des patrons contre les travailleurs. Il a invoqué la Loi des mesures d’urgence en 2022 pour écraser les manifestations des camionneurs qui défendaient leurs moyens de subsistance et a intenté des poursuites montées de toutes pièces contre leurs dirigeants.
Il est essentiel que les syndicats exigent que le gouvernement ne s’en mêle pas ! Lorsque le gouvernement parle de défendre « l’intérêt national », il parle des profits des patrons.
La solidarité ouvrière est une arme puissante. Une victoire des cheminots peut servir d’exemple à tous les autres travailleurs. Elle renforcera la conscience de classe et la solidarité.
Lorsque les travailleurs s’organisent pour se joindre aux luttes d’autres travailleurs, nous unissons nos forces, renforçons notre détermination et gagnons en confiance. Nous en venons également à reconnaître que toute lutte de classe est une lutte politique. Les travailleurs ont besoin de notre propre parti, un parti ouvrier.