YAKIMA, État de Washington — Un débrayage initié le 7 mai par des travailleurs d’Allan Brothers Inc., un transformateur de fruits à Naches, s’est transformé en une vague de grèves dans les usines d’emballage de cette importante région de culture et de transformation de fruits.
Les travailleurs de Columbia Reach Pack, Frosty Packing et Hansen Fruit, à Yakima, ainsi que ceux de Matson Fruit et Monsor Fruit, à Selah, se sont joints à la grève depuis le 16 mai. Poussés par la colère face au mépris des employeurs pour les conditions de santé et de sécurité au travail, les grévistes se sont concentrés sur de vieilles questions concernant les heures, les salaires et les abus.
Cette région comprend beaucoup d’usines d’emballage. Des luttes ont eu lieu pour essayer de syndiquer certaines de ces usines, mais jusqu’à présent, elles demeurent généralement non syndiquées.
« La compagnie Allan Brothers a dit qu’elle ne pouvait pas hausser les salaires car elle a beaucoup investi dans son nouvel entrepôt. Ce n’est pas notre problème, » a souligné Shauri Tello, un emballeur, à ce travailleur correspondant du Militant.
Quand les travailleurs ont commencé leur grève contre Allan Brothers, ils ont contacté le syndicat des travailleurs agricoles, Familias Unidas por la Justicia. Le président du syndicat, Ramon Torres, et d’autres membres du syndicat sont immédiatement allés rencontrer les grévistes pour les aider à s’organiser, élire des comités de grève pour diriger la grève et formuler des demandes concrètes à présenter à l’entreprise. De nombreux grévistes ont adhéré au syndicat.
Tous n’ont cependant pas cessé le travail et les grévistes continuent de tendre la main à ceux qui sont retournés. Les grévistes ont distribué des dépliants le 11 mai pour décrire leurs revendications à ceux qui venaient travailler. Un certain nombre de travailleurs ont quitté le travail et se sont joints à la grève. À midi, on apprenait que les travailleurs de Roche Fruit Packing à Yakima avaient quitté le travail. Parmi les chants sur la ligne de piquetage, il y avait « No solos estamos. » (« Nous ne sommes pas seuls. »)
Puis, la nouvelle est venue que les travailleurs de Roche avaient gagné une augmentation de 100 $ par semaine. Alors que la nouvelle se répandait, les travailleurs ont fait la grève contre Frosty Packing, Matson Fruit et Monson Fruit le 13 mai.
Aura Ramos, qui travaille à Monson et qui travaille depuis huit ans dans l’industrie de l’emballage, a expliqué ce qui a provoqué les grèves. « Lorsque les entrepôts perdent une journée de travail, même si ce n’est pas de notre faute, ils veulent rattraper le temps perdu, a-t-elle dit. Nous faisons alors essentiellement le travail de deux ou trois personnes. Mais la compagnie ne nous paie pas davantage. Faire le travail de deux ou trois personnes est trop difficile.
« Et c’est difficile parce qu’avec le temps ça nous abîme le corps. Beaucoup de ceux qui ont travaillé des années dans les entrepôts se sont blessés aux bras. Le travail est lourd et il affecte vos bras, a-t-elle ajouté. C’est pourquoi nous luttons. L’argent est important mais nous ne voulons pas non plus qu’ils nous fassent travailler plus que ce qui est nécessaire ou juste. Nous ne pouvons pas supporter ce qu’ils font. »
Les travailleurs ont aussi soulevé des questions de dignité. Chez Allan Brothers, les travailleurs demandent le droit d’utiliser les toilettes sans être harcelés par le patron. À Monson, les travailleurs ont soulevé le fait que les femmes ont besoin de plus d’une salle de bain dans un département où travaillent 50 femmes.
Les travailleurs de toutes les usines touchées ont organisé une caravane de voitures le 14 mai, qui allait de lignes de piquetage en ligne de piquetage, à partir de 6 heures à Allan Brothers. Quand ils sont arrivés à Monson Fruit, ils se sont réunis et ont approuvé une proposition des comités de grève pour en faire une seule grève avec une liste de revendications communes.
L’une de leurs demandes est d’avoir une semaine garantie de 40 heures. De nombreux travailleurs disent qu’on ne leur donne souvent que 20 heures, mais qu’ils sont poussés à produire ce qu’ils font en 40 heures.
Les travailleurs ont quitté le travail chez Hansen Fruit et Columbia Reach Pack le même jour. Les travailleurs demandent une augmentation de salaire ; des installations sanitaires adéquates, du matériel et suffisamment d’espace pour travailler afin d’assurer une protection contre le coronavirus ; un minimum de 40 heures par semaine ; la reconnaissance de l’ancienneté au travail et qu’ils ne subissent pas de représailles pour avoir participé à la grève.
Je me suis joint à la caravane avec une pancarte qui reprenait l’une des principales revendications que le Parti socialiste des travailleurs soulève aujourd’hui : « Pour le contrôle ouvrier sur la production. » L’une des grévistes est venue et a demandé si elle pouvait la porter puisqu’elle reflète ce qu’elle ressent, a-t-elle dit. Elle l’a portée toute la journée.
Les négociations entre les membres du comité de grève et la direction ont commencé, mais les lignes de piquetage restent en place. « Ce n’est pas seulement pour les gens d’ici. C’est pour nous tous, » a indiqué Dennis Trimble, qui travaille chez Matson Fruit. « Laissez-nous faire notre travail sans harcèlement. Nous voulons juste être traités comme des personnes. »
Henry Dennison est sur le bulletin de vote comme candidat du Parti socialiste des travailleurs au poste de gouverneur de l’État de Washington.