Les chauffeurs de camions à ordures à Novossibirsk, dans le centre-sud de la Russie, se sont mis en grève à la mi-avril après avoir découvert que leurs patrons, le complexe Eco-Trans-N, avaient perdu leur flotte de 86 camions pour des dettes impayées. Les responsables de l’entreprise leur ont dit qu’ils recevraient 22 camions plus petits et qu’ils devaient travailler deux fois plus d’heures sans augmentation de salaire.
« Les camions qu’ils nous ont donnés ne sont pas équipés de pelles ou de nettoyeurs de brosses. Nous ne pouvons pas les conduire dans des cours ou des rues étroites », a expliqué un gréviste au média local Sib.fm. « Nous ne refusons pas de travailler, c’est qu’on ne nous offre pas les conditions qui nous permettraient de le faire. »
Novossibirsk est peut-être en Sibérie, mais ce n’est pas une petite ville. Environ 1,5 million de personnes y vivent.
À mesure que s’accumulent les ordures, les résidents locaux demandent au gouvernement de la ville de faire quelque chose. Mais celui-ci ne fait rien d’autre que de regretter la situation.
Il s’avère que l’entreprise n’est pas en faillite. En fait, elle fait partie de l’empire économique de l’homme d’affaires russe Igor Sungurov, dont on estime la fortune à 600 millions de dollars. Les autorités locales hésitent à le défier.
La grève et la crise pour les habitants de Novossibirsk ont lieu alors que Moscou mène une guerre brutale contre l’indépendance de l’Ukraine. Si cette guerre était vraiment populaire en Russie, les travailleurs répondraient aux appels des autorités à se taire, à reprendre le travail et à se « sacrifier » pour défendre la patrie.