Obtenez et lisez Le travail, la nature et l’évolution de l’humanité : Une vision longue de l’histoire

le 16 mai 2022
Durant son évolution, le capitalisme a produit beaucoup de choses, bonnes et mauvaises. Mais la force sociale la plus vitale qu’il a créée est la classe ouvrière. Ci-dessus, en juillet 1920, des travailleurs de l’usine de locomotives Poutilov à Pétrograd, en Russie, élisent des députés au soviet de la ville.
Durant son évolution, le capitalisme a produit beaucoup de choses, bonnes et mauvaises. Mais la force sociale la plus vitale qu’il a créée est la classe ouvrière. Ci-dessus, en juillet 1920, des travailleurs de l’usine de locomotives Poutilov à Pétrograd, en Russie, élisent des députés au soviet de la ville.

Le travail, la nature et l’évolution de l’humanité : Une vision longue de l’histoire, par Friedrich Engels, Karl Marx, George Novack et Mary-Alice Waters, 198 pages, éditions Pathfinder, 2022.

BETSEY STONE
Le travail, la nature et l’évolution de l’humanité : Une vision longue de l’histoire est un recueil de textes couvrant toute l’étendue de l’histoire humaine, depuis l’évolution de nos premiers ancêtres, l’émergence de la société de classe jusqu’au capitalisme d’aujourd’hui.

Pourquoi cet historique est-il important ? Comme Mary-Alice Waters, une dirigeante du Parti socialiste des travailleurs, le dit dans le premier chapitre du livre, sans cette connaissance, nous « sommes condamnés à rester prisonniers du moment dans lequel nous vivons », incapables de voir au-delà de l’exploitation capitaliste, qui déforme tous les aspects de notre vie.

Le livre est une introduction au socialisme scientifique, qui a été proposé pour la première fois au milieu du 19e siècle par Karl Marx et Friedrich Engels, fondateurs du mouvement ouvrier moderne. Ils étudiaient les sciences et l’histoire non pas pour le plaisir d’étudier, comme le souligne Mary-Alice Waters, mais « parce qu’il leur fallait cette connaissance pour organiser la classe ouvrière et ses alliés et les aider à trouver la voie vers l’émancipation ».

Je me suis d’abord intéressée au marxisme au début des années 60 après m’être impliquée dans le mouvement pour les droits civiques et être devenue une partisane de la révolution à Cuba, où les ouvriers et les paysans, dirigés par Fidel Castro, avaient pris le pouvoir.

Quand j’ai demandé à ma professeure d’histoire ce qu’elle pensait du marxisme, elle l’a rejeté. « Il ne peut pas y avoir une science de l’histoire, a-t-elle dit. On parle de personnes, pas d’objets. Et chaque personne est différente. C’est trop compliqué. »

Heureusement, des membres du Parti socialiste des travailleurs m’ont mis entre les mains des œuvres de Marx et d’Engels ainsi que The Long View of History, une brochure contenant des articles d’un dirigeant du parti, George Novack. Cette brochure fait maintenant partie du nouveau livre, qui met à jour, développe et renforce le contenu des articles de Novack. Le livre fournit ainsi un outil puissant à ceux qui cherchent une voie pour mettre fin à l’exploitation capitaliste.

George Novack souligne certains tournants clés, où des changements révolutionnaires ont eu lieu, de l’évolution des mammifères, les premières sociétés de l’âge de pierre, la montée de la civilisation jusqu’à aujourd’hui.

Ce que vous apprenez, c’est que même si l’histoire humaine est complexe, elle évolue selon des lois qu’on peut observer et qui indiquent une voie en avant lutte de classe.

On nous répète sans cesse qu’on ne peut pas changer la nature humaine. Pourtant, comme l’illustre George Novack, l’histoire de la terre et de l’humanité est une histoire de changement constant. Marx et Engels ont vu que les progrès dans la façon dont les humains se procurent la nourriture, un abri et d’autres biens matériels sont le moteur des changements dans les sociétés humaines. Le livre comprend l’essai d’Engels « Le rôle du travail dans la transition du singe à l’homme », qui décrit comment le travail collectif pour transformer la nature a été l’élément-clé de l’évolution des premiers êtres humains.

Pendant la majeure partie de l’histoire de l’humanité, la production se limitait à la chasse et à la cueillette. Ces sociétés n’avaient ni classe dirigeante ni propriété privée. Cela a changé de manière décisive il y a quelques milliers d’années grâce aux progrès de la production agricole. Pour la première fois, les humains ont pu produire plus que ce qui leur était nécessaire pour survivre. Cela a entraîné la croissance du travail des esclaves, d’une classe dirigeante qui vivait de ce surplus ainsi que d’armées pour défendre la propriété des quelques dirigeants.

L’évolution de la lutte des classes

George Novack décrit l’évolution après l’apparition de la société de classe, de l’esclavage au féodalisme, puis au capitalisme. À chaque étape, les progrès de la productivité du travail ont créé de nouveaux rapports de propriété et permis l’émergence de nouvelles classes dirigeantes qui ont affronté et supplanté les systèmes sociaux désuets.

« De même que Darwin a découvert la loi du développement de la nature organique, de même Marx a découvert la loi du développement de l’histoire humaine », a dit Engels dans un hommage à Marx, reproduit dans le livre. Le développement économique à n’importe quelle époque forme « la base d’où se sont développés les institutions d’État, les conceptions juridiques, l’art et même les idées religieuses des hommes en question ».

À mesure que le capitalisme se répandait dans le monde, une classe ouvrière moderne a émergé, qui a la puissance sociale et la capacité de mettre fin à l’exploitation et à l’oppression de classe.

« L’histoire de toute société jusqu’à nos jours est l’histoire des luttes de classe », ont écrit Marx et Engels au début du Manifeste communiste. Une telle compréhension, souligne Mary-Alice Waters, est complètement à l’opposé des opinions « woke » qui se répandent aujourd’hui parmi les couches privilégiées de la classe moyenne dans les universités, les médias et le Parti démocrate.

Faisant référence au projet 1619, parrainé par le New York Times, Mary-Alice Waters dit que son auteure, Nikole Hannah-Jones, « se joint au choeur de ceux qui soutiennent que la force motrice derrière toute l’histoire du « monde occidental », y compris des États-Unis jusqu’à maintenant, a été la domination de personnes à la peau blanche qui agissent en croyant appartenir à une « race » supérieure ayant droit à des privilèges et au pouvoir. »

« Cette réécriture de l’histoire, cependant, est fausse, a dit Mary-Alice Waters. […] Ce ne sont pas des attitudes racistes, que ce soient sous forme de « mécanismes psychologiques » ou de simples idées, en fait, ce ne sont d’aucune manière des idées  qui forgent les relations sociales de l’humanité. Ce sont nos conditions matérielles de vie qui façonnent nos idées. »

Quelle a été le moteur principal des relations sociales aux États-Unis ? Le capitalisme. L’esclavage sur le continent américain était un produit du marché capitaliste. Lorsqu’il est devenu une entrave au capitalisme, le système esclavagiste a été détruit pendant la guerre civile, la deuxième révolution américaine. L’oppression raciste continue parce qu’elle profite aux capitalistes. Il faudra une lutte des travailleurs, unis par-delà les différences de race, de nationalité et de sexe pour changer cela.

Le Manifeste communiste explique que « le mouvement prolétarien est le mouvement conscient, indépendant, de l’immense majorité dans l’intérêt de l’immense majorité ».

Cela a été prouvé maintes et maintes fois depuis que la rédaction du Manifeste en 1848, surtout par la révolution russe dirigée par les bolcheviks de 1917, avant qu’une contrerévolution stalinienne ne l’étrangle, et par la révolution cubaine. Ces deux révolutions ont remplacé le régime capitaliste par le pouvoir des travailleurs, apportant des gains non seulement aux travailleurs mais aussi aux paysans, aux femmes et aux nationalités opprimées.

Les travailleurs engagés dans des luttes syndicales pour défendre les salaires et les conditions de travail aujourd’hui et ceux qui essaient de comprendre non seulement comment mettre fin à des guerres meurtrières comme l’assaut de Moscou contre l’Ukraine mais aussi comment empêcher la destruction par les patrons des ressources naturelles de la terre, trouveront ce livre inestimable. Partout, les combattants ont besoin d’une vision longue de l’histoire pour se préparer à de nouvelles ouvertures qui se développeront pour lutter contre le régime capitaliste à mesure que la crise de ce système s’approfondit et que les luttes de classe s’intensifient.

Le travail, la nature et l’évolution de l’humanité : une vision longue de l’histoire  un bon point de départ.