Défendons la classe ouvrière, nos familles et les droits des femmes

le 11 juillet 2022
Sara Lobman, candidate du SWP au Sénat américain de New York, discute avec Bram Lefevete lors de l’action à New York le 14 mai après la « fuite » du projet de décision concernant Roe c. Wade à la presse.
MILITANT/MIKE SHURSara Lobman, candidate du SWP au Sénat américain de New York, discute avec Bram Lefevete lors de l’action à New York le 14 mai après la « fuite » du projet de décision concernant Roe c. Wade à la presse.

 

Cette déclaration d’Alyson Kennedy, candidate du Parti socialiste des travailleurs au poste de gouverneure du Texas et candidate du parti à la présidence des États-Unis en 2020, a été publiée le 25 juin.

Le Parti socialiste des travailleurs entend redoubler ses efforts, avec ses campagnes électorales, une extension de la diffusion du Militant et le travail des membres du parti dans les syndicats, pour défendre la classe ouvrière et nos familles dans la crise capitaliste actuelle et lutter pour l’émancipation des femmes comme une partie essentielle de cette lutte.

Les travailleurs et les agriculteurs font face à une offensive des patrons et de leur gouvernement. Ceux-ci sont déterminés à essayer de résoudre leur crise sur notre dos. Cette crise combine une flambée des prix et un ralentissement de la production, du commerce et de l’emploi. Tout cela s’aggrave sous les effets de la tentative de Moscou de priver le peuple ukrainien de son indépendance.

Pendant que des millions de personnes sont au chômage, les patrons imposent à ceux qui ont un emploi des journées et des semaines de travail de plus en plus longues, de bas salaires et des conditions de travail dangereuses. La crise économique du capitalisme frappe particulièrement les familles, avec des logements inabordables, des frais de garde d’enfants élevés et la nécessité croissante de soigner les malades et les personnes âgées. De nombreux jeunes travailleurs trouvent de plus en plus difficile de fonder une famille et les taux de natalité baissent. Les femmes font face à des décisions de plus en plus difficiles à propos de si et quand avoir un enfant et combien en avoir.

En 1973, le Militant a salué la décision Roe c. Wade comme une victoire. Mais au fil des années, il est devenu évident que cette décision judiciaire a fait reculer la lutte pour les droits des femmes et la lutte pour l’abrogation de toutes les lois criminalisant ou restreignant l’avortement. Aujourd’hui, 89 % des comtés américains n’ont aucun établissement permettant d’obtenir un avortement.

La Cour suprême des États-Unis a rendu son jugement dans Roe c. Wade sur une base politique et non constitutionnelle. Sa décision a mis fin à une discussion et à un débat qui se développait pour convaincre une majorité de la classe ouvrière que le droit d’une femme de décider de mener une grossesse à terme est essenteiel à l’égalité des femmes.

Lutte pour l’émancipation des femmes

Le point de départ du SWP, c’est qu’on ne peut avancer vers l’émancipation des femmes sans faire face à la crise sociale plus large qui pèse sur la famille ouvrière et sans aborder les défis et les responsabilités qui retombent sur les femmes en tant que porteuses d’une nouvelle vie.

La récente décision de la Cour suprême renversant l’arrêt Roe c. Wade rouvre un débat qui s’impose. Aujourd’hui, l’opinion populaire sur le droit de choisir l’avortement est plus divisée selon les classes et plus polarisée que jamais. Le défi est d’aborder ce débat comme un aspect de la lutte pour défendre les travailleurs et nos familles face à la crise capitaliste croissante.

La récente décision n’a pas rendu l’avortement illégal, mais l’a plutôt remis aux États et au peuple. « Il faut résoudre les questions de l’admissibilité de l’avortement et de ses limitations comme on résout les questions les plus importantes de notre démocratie : avec les citoyens qui essaient de se persuader les uns les autres et qui votent ensuite », a écrit le juge Samuel Alito pour la majorité.

Les démocrates, la gauche petite-bourgeoise et la presse libérale soutiennent que la décision entraînera la fin du mariage entre personnes de même sexe, de la contraception légale et d’autres droits. Mais dans leur décision, les juges ont dit : « Afin de nous assurer que notre décision ne soit pas mal interprétée ou déformée, nous insistons sur le fait que […] aucun aspect de cette opinion ne doit être compris de façon à mettre en doute les précédents qui ne concernent pas l’avortement. » Selon une opinion concordante, le juge Brett Kavanaugh affirme que la décision du tribunal dans l’affaire Roe ne signifie pas qu’on « rejette » le mariage entre personnes de même sexe, ni qu’on le « menace ou met en doute ».

La gauche de la « culture du bannissement » a clairement indiqué son intention d’exercer des représailles contre des juges de la Cour suprême et d’autres personnes avec lesquelles elle n’est pas d’accord. Elle veut aussi empêcher toute discussion. Depuis la fuite du 2 mai concernant le projet de décision d’Alito, il y a eu quelque 24 agressions violentes contre des centres de grossesse. Revendiquant la responsabilité de l’une de ces attaques, un groupe appelé la Revanche de Jane affirme : « Si l’avortement n’est pas sécuritaire, vous ne l’êtes pas non plus. » Leurs menaces font écho aux assauts mortels des années précédentes par des groupes de droite contre des médecins et des cliniques.

Un malfaiteur armé a été arrêté à l’extérieur de la maison de Brett Kavanaugh en juin et a raconté à la police qu’il voulait tuer le juge.

Un cours ouvrier

Mettre fin au débat est le contraire de ce dont les travailleurs ont besoin. Nous devons discuter et débattre de la manière dont nous pouvons nous unir et protéger nos familles, et de pourquoi nos syndicats devraient être à l’avant-garde de la lutte pour l’emploi, de meilleures conditions de travail, l’accès à l’adoption, des services de garde d’enfants abordables et de planification familiale, notamment la contraception ainsi que l’avortement en toute sécurité.

Pour que cette lutte progresse, il faut absolument répondre à ceux qui, tout en cherchant à restreindre l’accès à l’avortement, prétendent être « pro-vie ». Ce drapeau appartient en fait au parti qui offre un cours vers le pouvoir ouvrier, la seule voie pour mettre fin à l’oppression des femmes et protéger toute vie humaine.

L’Organisation nationale pour les femmes de New York a répondu à la décision de la Cour suprême en intensifiant sa campagne pour gagner des voix pour les démocrates. Sous les administrations démocrate et républicaine successives, les attaques contre les travailleurs, les agriculteurs et les droits des femmes se sont accélérées.

Les candidats du SWP aux élections de 2022 soulignent la nécessité pour les travailleurs de s’unir et de s’organiser indépendamment des patrons et de leurs partis. Nous devons bâtir la solidarité avec chaque lutte syndicale et construire un parti des travailleurs basé sur les syndicats qui propose un cours de lutte sans compromis pour ce dont notre classe a besoin. Les enjeux sont énormes. Les travailleurs doivent voir la nécessité de prendre le pouvoir politique entre nos mains.

C’est à la fois nécessaire et possible, comme l’ont démontré les travailleurs à Cuba. Dirigés par Fidel Castro et le Mouvement du 26 juillet, ils ont renversé le régime capitaliste et pris le pouvoir. Leur gouvernement révolutionnaire a lutté pour supprimer les obstacles à l’implication des femmes dans toute activité sociale et politique. Il a combattu les préjugés contre les femmes qui ont existé depuis des millénaires et il a encouragé la création d’une organisation de femmes, la Fédération des femmes cubaines, pour promouvoir cette lutte.

Aujourd’hui, la défense de la famille de la classe ouvrière est au cœur de la lutte pour l’émancipation des femmes. En fait, ce combat est la voie en avant pour décriminaliser l’avortement et laisser aux femmes le soin de décider. Cela fait partie d’un cours pour faire avancer la lutte de la classe ouvrière vers le pouvoir d’État afin de créer une société qui utilise la richesse que nous créons pour répondre aux besoins de la majorité, non seulement pour émanciper la classe ouvrière, mais aussi pour mettre fin à l’oppression des femmes.