Dans une vaste attaque contre les droits constitutionnels, l’administration de Joe Biden a ordonné une descente avant l’aube sur la propriété Mar-a-Lago de l’ancien président Donald Trump en Floride. Une trentaine d’agents lourdement armés du FBI et des services secrets ont mené l’opération. Au cours de cette perquisition de neuf heures, ils ont refusé d’autoriser les avocats de Trump à entrer sur les lieux et ont ordonné que les caméras de sécurité soient éteintes, ce que les représentants de Trump ont refusé de faire.
Les agents fédéraux ont prétendu qu’ils cherchaient des preuves que Trump y avait entreposé illégalement des documents classifiés. Mais pratiquement tous les anciens hauts responsables de la Maison-Blanche, y compris Hillary Clinton en 2016, ont contesté ce qu’ils pouvaient ou non conserver. En fait, le FBI, avec la permission de Trump, avait déjà passé en revue à Mar-a-Lago un grand nombre des mêmes dossiers que ses agents ont confisqués lors de la descente.
Bien que le mandat produit par les agents n’ait mentionné que les dossiers, ils ont fouillé toute la maison de 280 mètres carrés. Ils ont notamment fouillé la garde-robe de Melania Trump et les commodes personnelles de l’ancien président. Les agents ont forcé son coffre-fort.
Les répercussions de cette attaque éhontée contre les droits constitutionnels se feront largement sentir pendant des années dans la politique américaine, aujourd’hui en proie à une crise.
Il existe une longue histoire de plusieurs décennies de descentes policières à motivation politique contre le Parti socialiste des travailleurs, le Parti communiste et bien d’autres, y compris le raid policier et le meurtre du dirigeant du parti des Panthères noires, Fred Hampton.
Une dangereuse tendance à s’attaquer aux droits
La descente du FBI du 8 août s’inscrit dans une dangereuse tendance au cours des dernières années vers des enquêtes, des inculpations et des violations de domicile qui tentent souvent de salir leurs cibles avec des accusations fallacieuses telles que celle d’agir comme des « agents étrangers ». Cela comprend l’accusation sans fondement selon laquelle Trump est un pion de Moscou. Les démocrates, les fonctionnaires du FBI, la presse libérale font partie de ceux qui lancent cette accusation depuis 2015.
La campagne des démocrates contre Trump vise soit à le conduire en prison, soit à l’empêcher de se représenter à la présidence des États-Unis ou à tout autre poste.
À partir de 2015, un nombre croissant de partisans du Parti démocrate, la presse libérale, des fonctionnaires du FBI qui partagent les mêmes idées et d’autres personnes ont commencé à fabriquer des accusations pour salir et compromettre Trump. Durant sa campagne, Clinton avait payé pour le prétendu dossier Steele, un ramassis d’accusations fausses et macabres selon lesquelles le candidat à la présidence était un pion de Moscou. Ce dossier s’est transformé en enquêtes et en tentatives de mise en accusation dirigées par les anciens directeurs du FBI James Comey et Robert Mueller.
Cette campagne ciblée avait engendré une série interminable de descentes matinales contre les personnes qui lui étaient associées. Le 26 juillet 2017, des agents du FBI ont fait une descente au domicile de Paul Manafort, l’ancien président de campagne de Trump, emportant des boîtes de documents, dont beaucoup avaient déjà été fournies au Congrès pour sa chasse aux sorcières contre la Maison-Blanche.
Le 22 juin de cette année, des policiers fédéraux ont fait une descente au domicile de Jeffrey Clark, ancien fonctionnaire du ministère de la Justice, le faisant sortir de chez lui en pyjama après avoir refusé qu’il enfile un pantalon, pour enquêter sur le rôle de Trump dans l’émeute du 6 janvier 2021 au Capitole. Ils ont confisqué tous ses appareils électroniques.
D’autres raids du FBI
Des descentes armées du FBI, menés au milieu de la nuit, ont également visé deux organisations noires et leurs dirigeants le 29 juillet.
Ces raids sont le résultat d’un acte d’accusation du grand jury de Floride déposé le 26 juillet qui a inculpé Aleksandr Viktorovich Ionov, résident de Moscou, pour conspiration en vue d’agir en tant qu’agent non enregistré de la Fédération de Russie. Ionov avait organisé une conférence « Dialogue des nations » à Moscou en 2015, à laquelle ont participé des groupes politiques du monde entier, notamment des membres du Parti socialiste populaire africain et d’autres groupes américains.
Trois jours après l’acte d’accusation, des agents du FBI ont fait une descente dans les bureaux des groupes politiques noirs Uhuru et du Parti socialiste populaire africain à Saint-Pétersbourg, en Floride, et à Saint-Louis. Le FBI a enfoncé des portes, déclenché des grenades assourdissantes et détenu temporairement les dirigeants de ces groupes sous la menace d’une arme. Des tireurs d’élite équipés de lunettes laser ont visé le dirigeant du Parti socialiste populaire africain, Omali Yeshitela, tandis que des agents du FBI fouillaient leurs maisons et leurs bureaux, confisquant ordinateurs, téléphones portables et dossiers financiers.
« Nous pouvons nous lier avec qui nous voulons », a dit à la presse Aliké Anai du mouvement Uhuru, ajoutant que le groupe n’a jamais caché son soutien à la guerre de Moscou contre l’Ukraine.
Il s’agit d’un exemple clair des mesures prises par le gouvernement pour victimiser des personnes simplement en raison de leurs opinions et de leurs activités politiques.
Le 1er août, le sénateur américain Marco Rubio, de Floride, a publiquement demandé au FBI de faire une enquête et de porter des accusations contre Puentes de Amor [Ponts de l’amour], une organisation qui s’oppose à la guerre économique de Washington contre Cuba, et contre son organisateur, Carlos Lazo, qui enseigne à Seattle, pour avoir « agi comme des agents étrangers non enregistrés du régime cubain ».
Ses « preuves » ? Le groupe a participé à l’organisation de « manifestations politiques » appelant à la levée de l’embargo et Carlos Lazo a rencontré le président cubain Miguel Díaz-Canel !
La demande de Rubio de considérer Carlos Lazo et Puentes de Amor comme des agents du gouvernement cubain et de les surveiller est tout à fait fallacieuse. Bien que rien n’indique pour l’instant que le FBI envisage de donner suite à la demande de Marco Rubio, son appel à une chasse aux sorcières est une menace dangereuse.
Voilà des années qu’il demande à Washington, au mépris des droits constitutionnels, de prendre des mesures plus radicales contre la révolution cubaine et ses défenseurs aux États-Unis.
Le fondateur de Puentes de Amor, Carlos Lazo, a expliqué le 4 août que les allégations de Marco Rubio « ne visent qu’à faire taire les voix de la communauté cubano-américaine du sud de la Floride qui souhaitent de meilleures relations entre Cuba et les États-Unis ». Pour répondre à ces calomnies, Lazo a appelé ceux qui s’opposent à l’embargo américain à participer à une caravane anti-embargo le 28 août à Miami. Parmi ceux qui ont participé à ces caravanes mensuelles beaucoup étaient des Cubains-Américains.
Ces accusations et les descentes du FBI, qui auraient pu conduire à des blessures physiques ou à des meurtres, rappellent les tactiques de chasse aux sorcières utilisées par le gouvernement depuis plusieurs décennies. Elles constituent une violation flagrante des droits constitutionnels.
Ce raid sans précédent contre un ancien président américain renforce la capacité du gouvernement d’intensifier ses coups montés et ses attaques contre les mouvements ouvrier, communiste, pour les droits des Noirs et d’autres mouvements populaires.
La démarche contre Trump ouvre une nouvelle étape dans l’attaque des démocrates, soutenus par le ministère de la Justice et le FBI, contre les droits constitutionnels gagnés dans la lutte. Le mouvement ouvrier et tous les travailleurs ont intérêt à protester contre cette attaque.