Exigeons que Washington mette fin à sa guerre économique contre Cuba ! Maintenant !

le 24 octobre 2022
Des équipes réparent le réseau électrique le 30 septembre à Pinar del Río après l’ouragan Ian. Il n’y a pas de meilleur moment pour expliquer les faits et convaincre les travailleurs de s’opposer à la guerre économique des États-Unis contre Cuba.
CUBAHORADes équipes réparent le réseau électrique le 30 septembre à Pinar del Río après l’ouragan Ian. Il n’y a pas de meilleur moment pour expliquer les faits et convaincre les travailleurs de s’opposer à la guerre économique des États-Unis contre Cuba.

DÉCLARATION DU COMITÉ NATIONAL DU PARTI SOCIALISTE DES TRAVAILLEURS

La déclaration suivante a été publiée le 11 octobre par Jack Barnes, secrétaire national du Parti socialiste des travailleurs.

Le Parti socialiste des travailleurs exige que le gouvernement américain mette fin à la guerre économique, commerciale et financière qu’il mène depuis 63 ans contre le peuple cubain. Immédiatement. Sans conditions.

Depuis 1959, chacune des 13 administrations démocrates et républicaines a appliqué cette politique brutale. Les dirigeants américains cherchent à démoraliser les travailleurs cubains, à renverser la révolution socialiste qu’ils ont faite et qu’ils défendent depuis plus de six décennies et à détruire l’exemple que cette révolution donne aux travailleurs des États-Unis, des Amériques et du monde entier.

L’impact cumulatif de cet assaut impérialiste tous azimuts est amplifié ces dernières semaines par les effets de l’ouragan Ian, qui a endommagé ou démoli des dizaines de milliers de maisons et de fermes dans les provinces occidentales de Pinar del Río et d’Artemisa, qui a contaminé les réserves d’eau et plongé la majeure partie du pays dans le noir pendant plus d’une journée.

Cette catastrophe sociale fabriquée à Washington vient s’ajouter à l’incendie qui a fait rage le 5 août à Matanzas et qui a détruit la moitié de la capacité de stockage de la plus grande installation de distribution de pétrole de Cuba. En raison des interdictions commerciales de longue date et des sanctions bancaires internationales accablantes, les Cubains continuent de faire face à de graves pénuries de médicaments et de fournitures médicales, de carburant et d’autres produits de première nécessité. L’impact de ces mesures impérialistes est multiplié par l’explosion des prix, la hausse des taux d’intérêt et la stagflation, qui est due à la crise de la production et du commerce du capitalisme mondial, ainsi que par les conséquences de la pandémie de COVID et de l’invasion de l’Ukraine par Moscou.

Les États-Unis sont la puissance impérialiste qui est derrière cet assaut incessant. Pour les travailleurs et nos alliés qui vivent aux États-Unis, il n’y a jamais eu de moment où il était plus urgent que chaque opposant à l’embargo de Washington exige de la Maison-Blanche et du Congrès de Joseph Biden : Mettez fin à la guerre économique contre Cuba MAINTENANT ! Dans tous ses aspects. Et renoncez à la réimposer !

Manifestation organisée par la Coalition New York-New Jersey Cuba Sí dans le quartier de Harlem à New York le 28 août pour exiger la fin complète de l’embargo économique, financier et commercial des dirigeants américains contre Cuba.
MILITANT / SARA LOBMANManifestation organisée par la Coalition New York-New Jersey Cuba Sí dans le quartier de Harlem à New York le 28 août pour exiger la fin complète de l’embargo économique, financier et commercial des dirigeants américains contre Cuba.

Il ne pourrait y avoir de meilleur moment pour expliquer les faits et gagner un nombre croissant de travailleurs et de jeunes à cette bataille politique décisive.

Au lieu de cela, le 2 octobre, le Forum du peuple, basé à New York, a placé un « Appel urgent au président Biden » d’une page entière dans l’édition du dimanche du New York Times, dans lequel il supplie l’administration Biden de suspendre l’embargo, « même si ce n’est que pour les six prochains mois, afin d’acheter les matériaux de construction nécessaires pour RECONSTRUIRE ». [Italique ajouté]

Quelle trahison de ceux d’entre nous, ici aux États-Unis, qui ont l’obligation élémentaire de s’opposer à l’assaut de Washington contre la souveraineté cubaine. Quelle trahison des intérêts des travailleurs des deux côtés du détroit de Floride.

Quelles que soient nos opinions sur d’autres questions, le moment est venu de nous unir pour demander à Washington de mettre fin immédiatement et sans condition à l’embargo. Pas de le suspendre pour quelques mois. Pas de le rendre un peu plus supportable, avant que les dirigeants américains ne l’imposent à nouveau. Mettez-y fin !

Pour ceux qui vivent aux États-Unis, exiger quoi que ce soit d’autre confère une légitimité politique à la guerre économique menée depuis des décennies par Washington contre la révolution cubaine. Nous exigeons que le gouvernement américain mette fin à toute manifestation de ce cours hostile sur les plans diplomatique et politique.

Les dirigeants impérialistes américains et leurs deux partis politiques n’ont pas besoin de conseils sur la manière de le faire. Ils n’ont pas besoin qu’on leur parle des morts et de la destruction causées par l’embargo : c’est ce qu’ils veulent, et ce depuis plus de six décennies. Comme le disait le tristement célèbre « mémoire Mallory » du département d’État en avril 1960 : « La majorité des Cubains soutiennent » la révolution. Pour le gouvernement américain, la politique d’État à suivre, c’est donc celle « qui arrivera le mieux à priver Cuba d’argent et d’approvisionnement, pour diminuer la valeur de la monnaie et des salaires réels, afin de provoquer la faim et le désespoir et entraîner le renversement du gouvernement ».

Les travailleurs et les agriculteurs cubains en armes ont rapidement exclu toute possibilité pour Washington de provoquer le « renversement du gouvernement ». Les dirigeants américains ont subi un échec politique et militaire historique en avril 1961 quand les milices, les forces armées et la police révolutionnaires cubaines ont infligé une défaite aux mercenaires organisés par les États-Unis lors de l’invasion de la baie des Cochons.

Lors d’une mobilisation de centaines de milliers de personnes à La Havane pour se préparer à repousser cette agression, Fidel Castro a confirmé ce que la propre expérience de lutte de classe des travailleurs cubains leur avait déjà appris. « Ceci est une révolution socialiste et démocratique des travailleurs, par les travailleurs et pour les travailleurs, a déclaré Fidel. Et pour cette révolution, nous sommes prêts à donner notre vie. »

S’adressant au président Biden, le Forum du peuple le supplie : « Le peuple cubain fait partie de notre famille, la famille humaine. Ne laissez pas les politiques dépassées de la guerre froide empêcher les gens épris de paix d’aider les Cubains à réparer les dommages. […] Les États-Unis ne perdent rien en agissant comme un bon voisin et en permettant à Cuba de se remettre complètement de ce moment tragique. »

Les opposants à la guerre économique de Washington contre Cuba ici aux États-Unis, contrairement à ce que dit l’annonce du New York Times ci-dessus, ne doivent pas laisser la porte ouverte à la moindre violation de la souveraineté de Cuba.
Les opposants à la guerre économique de Washington contre Cuba ici aux États-Unis, contrairement à ce que dit l’annonce du New York Times ci-dessus, ne doivent pas laisser la porte ouverte à la moindre violation de la souveraineté de Cuba.

Mais il n’existe pas « d’États-Unis » politiquement homogènes ; c’est un pays divisé en classes. Contrairement aux travailleurs de ce pays, les familles dirigeantes possédantes représentées par les partis impérialistes démocrate et républicain ont beaucoup à perdre en « permettant à Cuba de se reconstruire ». C’est pourquoi la Maison-Blanche de Biden en a rajouté à sa série de sanctions la plus punitive jamais imposée à Cuba. Les capitalistes espèrent que la politique inhumaine qu’ils appliquent depuis plusieurs décennies fonctionnera.

Leurs actions — depuis l’assujettissement de Cuba pendant la guerre hispano-américaine — prouvent qu’ils ne se soucient pas de « la famille humaine ». Ils se soucient d’augmenter les taux de profit et d’intensifier l’exploitation des travailleurs, quelles qu’en soient les conséquences pour nos familles. Et le cours de Washington n’a rien à voir avec « la politique dépassée de la guerre froide ». Cela a à voir avec la révolution socialiste à Cuba : avec l’exemple qu’ont donné les travailleurs et les agriculteurs qui ont fait cette révolution et qui la défendent jusqu’à ce jour.

Les dirigeants des États-Unis sont déterminés à enterrer cette révolution sous une montagne de mensonges et à étouffer tout intérêt politique parmi les travailleurs et les agriculteurs à imiter ce que nos frères et sœurs de Cuba ont réalisé. C’est ce que les patrons essaient de faire à chaque grève et à chaque lutte que mènent les travailleurs aux États-Unis.

Leur haine et leur peur des travailleurs de Cuba sont en fait une extension de leur mépris pour les travailleurs ici qui luttent pour défendre nos libertés constitutionnelles contre les assauts de la Maison-Blanche, du FBI et d’autres institutions de répression de l’État capitaliste. Leur peur des cheminots, des mineurs de charbon, des travailleurs de boulangerie et d’autres travailleurs qui s’organisent pour renforcer nos syndicats alors que nous luttons pour des conditions de travail sécuritaires, pour des salaires qui augmentent plus vite que l’inflation et pour une réduction des heures de travail qui nous permette de partager la vie de nos familles et de participer à l’activité syndicale et politique. Leur mépris pour des dizaines de millions de personnes qui luttent contre l’exploitation, l’oppression des Américains africains et des femmes et les guerres produites par les relations sociales de loups qui se mangent entre eux du capitalisme.

Lorsque Bruno Rodríguez, le ministre cubain des Affaires étrangères, était à New York cet automne pour s’adresser à l’Assemblée générale des Nations unies, on lui a demandé si le gouvernement cubain, face à l’imposition de centaines de nouvelles sanctions américaines ces dernières années, « pourrait en arriver à négocier quoi que ce soit avec l’Amérique ».

« Nous devrons le faire », a répondu le ministre des Affaires étrangères, comme l’a toujours fait le gouvernement cubain lorsqu’il y a une ouverture « pour rétablir le dialogue » sur la base de la souveraineté et du respect mutuels. Le personnel diplomatique cubain fait pression pour chaque avancée dans cette direction qu’il peut obtenir par le biais de pourparlers avec Washington et d’autres gouvernements concernant l’embargo brutal, le retrait de Cuba de la liste méprisable des « États parrains du terrorisme », le statut du territoire cubain occupé à Guantánamo, les questions migratoires, le trafic de drogue et les catastrophes environnementales. C’est l’obligation du gouvernement cubain envers le peuple cubain, une obligation qu’il a remplie avec dignité et honneur depuis les premiers jours de la révolution.

La responsabilité du mouvement ouvrier et de tous ceux dans ce pays qui défendent la souveraineté nationale et l’indépendance de Cuba n’est cependant pas la même. C’est Washington, qui prétend à tort parler au nom de la population des États-Unis, qui a mené un assaut incessant contre la révolution cubaine depuis 1959. Les opposants à ce cours réactionnaire aux États-Unis, contrairement aux propositions de l’annonce du New York Times, ne doivent pas permettre la moindre atteinte à la souveraineté de Cuba.

Le programme révolutionnaire, la confiance, la conduite prolétarienne et l’activité du Parti socialiste des travailleurs ont été renouvelés et renforcés au fil des décennies par la capacité des travailleurs cubains et du gouvernement cubain de défendre ce qu’ils ont conquis. En paroles et surtout en actes, nous continuerons à faire connaître la vérité sur leur révolution socialiste aux travailleurs aux États-Unis et partout où nous pouvons aller.

Mettez fin à la guerre économique, commerciale, financière et diplomatique de Washington contre le peuple cubain ! Maintenant !