Les travailleurs de cimetière de Montréal luttent contre une attaque antisyndicale

François Bradette
le 29 mai 2023

MONTRÉAL–Après plusieurs mois de grève, 117 employés de bureau, des opérations et d’entretien, membres de deux sections locales de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), luttent contre l’offensive antisyndicale des patrons du cimetière Notre-Dame-des-Neiges. Avec ses 343 acres, ce cimetière est le plus grand du Canada.

Les travailleurs-correspondants du Militant ont été chaleureusement accueillis sur la ligne de piquetage à l’entrée principale le 11 mai. Nous avons apporté notre solidarité en tant que membres du Syndicat International des Travailleurs et Travailleuses de la Boulangerie, Confiserie, Tabac et Meunerie.

Les portes de l’entrée étaient couvertes de banderoles et d’autocollants de la CSN et d’affiches en français et en anglais disant : « Cimetière abandonné. Nous méritons mieux. » Ces affiches faisaient référence à la fois aux grévistes et aux membres des familles qui ont été empêchés de se recueillir sur les tombes de leurs proches en raison de la décision de la direction de fermer le cimetière aux visiteurs dans l’espoir de retourner leur colère et leur frustration contre le syndicat.

Les grévistes ont dit que les enjeux principaux sont les salaires et les réductions de personnel. L’administration de la paroisse Notre-Dame de l’Église catholique qui gère le cimetière a refusé de négocier et aucune discussion n’a eu lieu depuis la fin du mois de janvier.

Les 17 employés de bureau qui ont débrayé le 20 septembre n’ont pas eu de contrat depuis décembre 2015 et, dans le cas des 100 travailleurs extérieurs qui ont fait grève le 12 janvier, c’est depuis 2018.

Face à l’inflation persistante, les patrons ont proposé ce qui équivaut à une baisse de salaire : 14 % sur cinq ans. Étant donné qu’ils n’ont pas eu d’augmentation de salaire depuis quatre ans, l’augmentation proposée s’élève en réalité à moins de 2 % par année.

Les grévistes ont dit que les patrons du cimetière cherchaient à briser le syndicat et que, pour y arriver, ils avaient fait appel à Miguel Castellanos, le président du conseil d’administration.

« On est dans une impasse », a dit Éric Dufault, président des employés de bureau, au Militant par téléphone le 13 mai. « Nous faisons front commun avec les travailleurs de l’extérieur et nous avons mis nos revendications en commun. »

Lorsqu’une tempête de verglas a endommagé des arbres en avril, les patrons ont exigé que les grévistes reprennent temporairement le travail pour nettoyer les dégâts. « Si l’employeur dit que la situation est urgente, qu’il revienne à la table des négociations et nous pourrons alors régler le problème », a répondu le syndicat.

Le 10 mai, le Montreal Gazette titrait : « Avec l’accumulation des cadavres, la pression monte pour mettre fin à la grève du cimetière de Montréal. » À la mi-mars, 125 corps étaient dans des congélateurs en attente d’un enterrement.

Sous la pression, l’administration a ouvert le cimetière aux visites des lieux de sépulture le 14 mai, jour de la fête des Mères.

Un conciliateur du gouvernement a été chargé de discuter avec les deux parties. Si cela aboutit à un projet de contrat positif, le syndicat affirme qu’il le soumettra au vote.

Les grévistes méritent d’être appuyés ! Le piquet de grève est en place de 7 h à 14 h du lundi au vendredi.