À l’approche des élections de 2024, le Parti socialiste des travailleurs est la seule option

Terry Evans
le 11 septembre 2023
Des bombardiers américains et des avions de guerre sud-coréens lors d’exercices en Corée du Sud le 19 mars. Tandis que les tensions montent, les démocrates et les républicains soutiennent les préparatifs des dirigeants américains pour les guerres à venir.
MINISTÈRE DE LA DÉFENSE DE LA CORÉE DU SUDDes bombardiers américains et des avions de guerre sud-coréens lors d’exercices en Corée du Sud le 19 mars. Tandis que les tensions montent, les démocrates et les républicains soutiennent les préparatifs des dirigeants américains pour les guerres à venir.

La pièce maîtresse de la campagne de réélection du président Joseph Biden consiste à dénoncer l’ancien président Donald Trump et ses partisans comme des « républicains MAGA (Make America Great Again) » et à saluer les quatre actes d’accusation contre son adversaire républicain. Les démocrates, les républicains « Jamais-Trump » et la gauche de la classe moyenne sont déterminés à écarter de la course le principal adversaire de Biden. Ils craignent, s’ils n’y arrivent pas, que Trump ne gagne en 2024.

Pour atteindre leur objectif, la Maison-Blanche et ses alliés s’en prennent à la liberté d’expression et à d’autres protections constitutionnelles clés. Les travailleurs ont besoin de ces libertés pour s’exprimer, s’organiser contre les attaques des patrons et de leurs deux partis politiques et pour lutter contre la menace croissante de nouvelles guerres à mesure que la concurrence et les rivalités entre les capitalistes s’accentuent.

Malgré tous leurs efforts, les médias pro-démocrates ont du mal à faire accepter l’idée que ce qu’ils appellent « l’économie à la Biden » a engendré une reprise économique. Aujourd’hui, quelque 5,2 millions de travailleurs qui veulent un emploi ne peuvent accéder au marché du travail et 4 millions supplémentaires travaillent à temps partiel parce qu’ils ne peuvent pas trouver d’emploi à temps plein. Biden prétend avoir créé plus d’emplois que tout autre président, mais le pourcentage de personnes en âge de travailler qui occupent réellement un emploi n’est que de 60,4 %, soit moins qu’avant la pandémie.

Les salaires réels ont baissé pendant 26 des 29 derniers mois sous l’impact de la hausse des prix et des pressions des patrons pour maintenir les salaires à un niveau bas et pour attaquer les syndicats. Les travailleurs qui cherchent à fonder une famille ou à en soutenir une font face à des difficultés croissantes. Les loyers ont grimpé de 30,5 % depuis 2019 et les ordres d’expulsion dans plusieurs grandes villes ont augmenté de 50 % en trois ans.

Ces conditions sont aggravées par une baisse de la production manufacturière mondiale, qui est tombée en juillet à son plus bas niveau en trois ans. Le ralentissement est particulièrement marqué en Chine, premier fabricant mondial, mais il est également visible en France, en Allemagne et en Italie, les trois plus grandes puissances manufacturières d’Europe. La concurrence accrue pour les marchés et pour les investissements entre les classes dirigeantes capitalistes rivales les pousse à intensifier leurs attaques contre les salaires, l’emploi et les conditions de travail.

Au moment où les patrons américains multiplient leurs attaques contre nous, nous sommes de plus en plus nombreux à avoir recours à nos syndicats. Les travailleurs se mettent en grève pour des salaires correspondant à la hausse des prix et contre les patrons qui tentent d’imposer des contrats à plusieurs paliers de salaires, une accélération des cadences à des niveaux qui menacent la vie des travailleurs, des heures supplémentaires obligatoires et des horaires de travail invivables. Face à la détérioration du niveau de vie, des millions de travailleurs disent vouloir adhérer à un syndicat.

Joseph Biden et Donald Trump, ainsi que tous les autres politiciens démocrates et républicains nous disent de compter sur eux, qu’ils redresseront l’économie. Mais dans un système fondé sur l’exploitation de la grande majorité par une poignée de familles dirigeantes capitalistes, ce qu’ils veulent réellement dire, c’est qu’ils protégeront les profits des patrons à tout prix.

La gauche de la classe moyenne feint d’ignorer cette réalité dans ses efforts pour maintenir les démocrates à la Maison-Blanche. Le Parti communiste a salué le soutien de la Fédération américaine du travail-Congrès des organisations industrielles (AFL-CIO) à la campagne de Joseph Biden pour les élections de 2024, appelant à un « front populaire contre la droite MAGA » et à un vote contre Donald Trump « à tous les niveaux des listes de parti ».

Action ouvrière indépendante

Pour défendre les intérêts des travailleurs, il faut d’abord compter sur nous-mêmes et sur nos syndicats dans les mines, les usines et autres lieux de travail.

« Les syndicats peuvent combattre les effets destructeurs du chômage et de la hausse des prix », a dit le 29 août au Militant  Laura Garza, candidate du Parti socialiste des travailleurs au Sénat américain pour la Californie. Le Parti socialiste des travailleurs fait campagne pour que chaque contrat contienne des rajustements périodiques des salaires et de tous les avantages sociaux en fonction du coût de la vie afin que nos salaires augmentent automatiquement lorsque les prix augmentent. Une lutte menée par les syndicats pour la semaine de travail de 30 heures pour 40 heures de salaire est nécessaire pour partager le travail disponible et pour éviter les licenciements.

Laura Garza a organisé un soutien pour des grévistes à travers le pays dont ceux des hôtels à Los Angeles. « À mesure que nous, les travailleurs, luttons ensemble, nous commençons à voir plus clairement les intérêts que nous partageons avec les travailleurs ici et dans le monde », a-t-elle poursuivi.

C’est un point de départ opposé à celui des partis démocrate et républicain, qui, eux, défendent les intérêts des dirigeants capitalistes américains. Comme leurs rivaux, les dirigeants des États-Unis développent et modernisent leur armée. Washington est déterminé à renforcer et à étendre sa puissance militaire et ses alliances dans le Pacifique, dans le monde semi-colonial et ailleurs pour contrer l’influence de Beijing.

Certains commentateurs de la presse capitaliste et parmi les militaires craignent que Washington ne soit mal préparé pour faire face aux inévitables guerres à venir.

Walter Russell Mead, commentateur de l’actualité au Wall Street Journal, se plaint qu’après la guerre froide, « trop de décideurs politiques américains ont oublié que ce sont notre détermination et notre puissance qui impressionnent nos adversaires, pas notre vertu ». Il compare cela à la manière dont les dirigeants américains ont agi après leur victoire à la fin de la seconde guerre mondiale. Ensuite, ils ont reconnu que « le nombre d’idées inspirantes contenues dans la Charte de l’Atlantique n’avait pas d’importance … si les États-Unis et leurs alliés ne parvenaient pas à vaincre l’Allemagne et le Japon sur le terrain ». La puissance, et non la diplomatie, était et reste cruciale.

L’incapacité à utiliser sa puissance militaire impitoyablement a conduit à la défaite de Washington au Vietnam, explique Mackubin T. Owens, officier de la marine à la retraite et professeur au Collège de la guerre navale. Écrivant dans l’édition du printemps du Claremont Review, Owens affirme que la défaite américaine au Vietnam a été causée par « une hésitation et une trop grande sensibilité à propos des tactiques de guerre ».

En fait, les dirigeants américains ont bien  causé des morts et une grande dévastation dans leur tentative de mettre en échec la bataille victorieuse du peuple vietnamien pour l’indépendance. Owens dit qu’il aurait fallu faire appel à une force encore plus meurtrière. La morale capitaliste consiste à défendre les profits à tout prix, peu importe la brutalité et l’effusion de sang que cela implique.

Les commentaires d’Owens et de Meads reflètent un débat renouvelé pour indiquer aux dirigeants ce qu’ils doivent et peuvent faire pour défendre leurs intérêts prédateurs dans les conflits qui se déroulent aujourd’hui et dans les batailles plus sanglantes à venir.

« Les travailleurs ont besoin de leur propre politique étrangère, a dit Laura Garza, d’une politique qui place les intérêts des travailleurs d’ici et ceux des travailleurs dans le monde au-dessus du pillage et des guerres des dirigeants américains et de leurs rivaux.

« La seule manière d’empêcher de futures guerres et une catastrophe nucléaire est de faire en sorte que les travailleurs arrachent le pouvoir de faire la guerre des mains de la classe capitaliste comme les travailleurs l’ont fait à Cuba.

« Nous devons construire un parti d’avant-garde de la classe ouvrière pour mener des millions de personnes à faire une révolution socialiste aux États-Unis, mettre fin à l’exploitation et unir nos forces à celles des travailleurs du monde entier pour construire un monde libéré de la faim, de l’oppression et de la guerre. »