La lutte pour arrêter le Hamas gagne le soutien d’Arabes et de Juifs en Israël

Seth Galinsky
le 27 novembre 2023
Des Arabes et des Juifs travaillent ensemble pour emballer de la nourriture et des articles de toilette le 8 novembre dans un centre communautaire de Rahat, en Israël, pour des milliers de Bédouins et d’Israéliens juifs sans emploi dans le Néguev après le pogrom du Hamas le 7 octobre
IRIS GINZBURGDes Arabes et des Juifs travaillent ensemble pour emballer de la nourriture et des articles de toilette le 8 novembre dans un centre communautaire de Rahat, en Israël, pour des milliers de Bédouins et d’Israéliens juifs sans emploi dans le Néguev après le pogrom du Hamas le 7 octobre

Le Hamas, soutenu par Téhéran, « a perdu le contrôle de Gaza », a annoncé le 13 novembre le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant. Mais il reste encore du chemin à parcourir pour éliminer cette organisation meurtrière qui hait les juifs et retient des otages dans son réseau de tunnels à Gaza. 

Une défaite décisive du Hamas et de ses alliés à Gaza les empêchera d’atteindre leur objectif déclaré de massacrer davantage de Juifs. Elle contribuera à défendre le droit d’Israël d’exister en tant que havre de paix pour le peuple juif, elle permettra aux Palestiniens de Gaza de mieux contrôler leur vie et elle donnera une impulsion importante à la lutte contre la violence inspirée par la haine des Juifs, qui se développe dans le monde entier. Elle fera reculer les tentatives du régime bourgeois-clérical iranien d’étendre son influence contrerévolutionnaire dans la région.

Les apologistes de Téhéran et du Hamas prétendent que les rapports selon lesquels le Hamas, le Djihad islamique et ses alliés ont massacré des civils sont de « fausses nouvelles ». Ils espèrent aider le Hamas à survivre et à exécuter d’autres massacres, en faisant pression sur Washington, Paris et d’autres puissances pour qu’elles exigent d’Israël un cessez-le-feu immédiat. 

Mais leur négation moderne de l’Holocauste s’effondre devant les faits concernant l’effroyable assaut du 7 octobre, le plus grand massacre de Juifs en une seule journée depuis la Deuxième Guerre mondiale, et l’utilisation brutale par le Hamas de civils palestiniens à Gaza comme boucliers humains. 

Il est difficile de savoir exactement combien de personnes ont été assassinées, car les escadrons de la mort du Hamas ont non seulement torturé et violé un grand nombre de leurs victimes en filmant souvent leurs actes barbares, mais ils ont également mutilé et démembré les corps. Ils ont lancé des bombes thermobariques, qui libèrent un nuage de plasma atteignant 3 000 oC dans les pièces, lorsqu’ils allaient de maison en maison, incinérant ainsi des familles entières. 

Le gouvernement israélien a fait appel à des archéologues pour l’aider à identifier les restes et a récemment revu son estimation à 1 200 morts. Plus de 5 400 personnes ont été blessées et les vauriens armés ont pris 240 personnes en otage. 

La population palestinienne de Gaza souffre de conditions difficiles du fait que le Hamas s’est retranché dans son vaste réseau de tunnels sous les hôpitaux, les écoles et les appartements. Mais c’est exactement ce que Téhéran, le Hamas et leurs alliés voulaient. Ils ont fait tout ce qui était en leur pouvoir pour empêcher les habitants de la ville de Gaza, où le Hamas est basé, de fuir vers le sud. 

« Nous savions qu’il y aurait une réaction violente », a indiqué à la presse Basem Naim, un responsable du Hamas, le 10 novembre. « Nous sommes fiers de sacrifier des martyrs. » La direction centrale du Hamas, qui vit au Qatar et dans d’autres pays éloignés du conflit, utilise les morts palestiniennes pour gagner la sympathie et le financement des Nations unies, du régime du Qatar et d’autres. 

La guerre contre le Hamas n’est pas contre la population de Gaza

Le Hamas affirme qu’Israël cible les hôpitaux et commet un génocide, une accusation reprise par ses apologistes dans le monde entier. Mais alors que les soldats israéliens consolident leur contrôle sur la ville de Gaza, ils montrent les bases et les dépôts d’armes du Hamas construits dans leurs tunnels sous les hôpitaux de la région. 

Pourquoi installer les bases du Hamas sous les hôpitaux ? « Vous ne les frapperez pas », a répondu Omar Abu Rusha, un membre du Hamas capturé, aux interrogateurs israéliens. 

Le porte-parole de l’armée israélienne, l’amiral Daniel Hagari, a montré à la presse, le 13 novembre, des photos d’un centre de commandement du Hamas situé dans le sous-sol de l’hôpital pour enfants de Rantisi. Les forces israéliennes y sont entrées après avoir travaillé avec la direction de l’hôpital pour s’assurer que les patients soient évacués vers un endroit plus sûr. 

Ils y ont trouvé une grande variété d’armes. « Le Hamas utilise les hôpitaux comme un instrument de guerre, a poursuivi Daniel Hagari. Notre guerre est contre le Hamas, pas contre la population de Gaza. »

Le 14 novembre, les soldats israéliens sont entrés dans l’hôpital Al-Shifa, le plus grand complexe hospitalier de la ville de Gaza, qui, selon Israël, est un centre de commandement clé du Hamas. Ils ont déjà trouvé des armes entreposées sous l’hôpital. 

L’emprise dictatoriale du Hamas sur Gaza se fissure. Des centaines de personnes se trouvant dans un abri des Nations unies au milieu de la nuit dans la ville de Gaza ont crié des insultes à l’encontre du Hamas pendant qu’on entendait ses roquettes foncer vers Israël. 

Selon l’Associated Press, des habitants de Gaza qui faisaient la queue pour obtenir de l’eau ont lancé des pierres contre des policiers du Hamas qui leur bloquaient le chemin et les ont obligés à fuir. Le 7 novembre, un jeune homme avec un poignet bandé a brièvement perturbé une conférence de presse télévisée à Gaza d’Iyad Bozum, ministre de l’Intérieur du Hamas. « Que Dieu vous demande de rendre des comptes, Hamas ! », a crié l’homme.

Le 14 novembre, un journaliste d’Al Jazeera a demandé à un vieil homme dans un hôpital de Gaza comment il avait été blessé. L’homme a répondu : « Pourquoi le Hamas se cache-t-il parmi nous, les civils ? Pourquoi ne vont-ils pas en enfer et ne s’y cachent-ils pas plutôt ? » Le journaliste a interrompu l’entrevue et s’est éloigné.

Les citoyens arabes en Israël

Les défenseurs du Hamas et de Téhéran ne mentionnent jamais le fait que 21 % de la population d’Israël est arabe. Un sondage réalisé depuis le 7 octobre par l’Institut israélien pour la démocratie a révélé que 70 % des citoyens arabes d’Israël sentent qu’ils font partie intégrante du pays, une forte augmentation depuis juin alors que seulement 48 % le disaient.

Bien que l’objectif principal du Hamas le 7 octobre ait été de tuer autant de Juifs que possible, il a également tué des ouvriers agricoles immigrés et 24 citoyens arabes d’Israël et il en retient sept en otages. De nombreux Arabes en Israël savent ce que cela signifierait pour les Juifs comme pour les Arabes si le Hamas et Téhéran réussissaient.

Jamal Waraqi est un volontaire musulman du service de secours d’urgence israélien ZAKA, qui a participé aux efforts pour identifier les restes des personnes tuées le 7 octobre. « Je fais partie de ce pays, comme tous les Arabes, musulmans, druzes et chrétiens », a-t-il dit à Channel 12 News. « Nous devons faire notre part. »

Le Hamas se présente à tort comme une organisation qui lutte pour les intérêts du peuple palestinien et il tente de profiter de la discrimination et du racisme qui existent en Israël pour gagner des partisans parmi les citoyens palestiniens et les résidents permanents d’Israël.

Saleh Badriya et son épouse, Atheel Badriya-Halabi, sont membres de la minorité druze arabophone d’Israël et ils contribuent à faire connaître la vérité sur les atrocités du Hamas. Contrairement aux Palestiniens et Bédouins arabes d’Israël, les hommes druzes peuvent être enrôlés et nombre d’entre eux sont des vétérans des Forces de défense israéliennes.

« Nous avons rencontré beaucoup d’étudiants arabes dans les universités, dont certains ont des opinions tranchées, mais ils commencent à dire que si c’est le moyen utilisé par le Hamas pour libérer les Palestiniens, ils ne veulent rien avoir à faire avec ça », a dit Atheel Badriya-Halabi au Times of Israel. « Nous avons travaillé dur pour montrer aux Arabes israéliens en particulier qu’il s’agit d’une organisation terroriste, qu’elle est pire que l’État islamique. »

L’une des raisons pour lesquelles Téhéran et le Hamas ont choisi d’attaquer en octobre, c’est qu’ils pensaient que de vives divisions en Israël au sujet d’une réforme judiciaire soutenue par le premier ministre Benyamin Nétanyahou, affaibliraient la réponse du gouvernement israélien.

Au lieu de cela, le pogrom « a été un signal d’alarme », a déclaré Martin Stone, un employé à la retraite d’Israel Chemicals, au Militant  par téléphone depuis Beer Sheva le 14 novembre. « Tout le monde s’est uni autour de cela et voit que nous devons aller jusqu’au bout. »

« Avant, beaucoup d’Israéliens songeaient à déménager dans un autre pays. Au lieu de cela, ils restent et davantage de Juifs veulent s’installer ici, a-t-il ajouté. En Europe, on dit aux Juifs de se montrer discrets. »

Des milliers d’Israéliens se portent volontaires pour sauver les récoltes près de la frontière avec Gaza, depuis le départ de nombreux travailleurs agricoles immigrés, effrayés par l’attaque du Hamas.

Rassembler Juifs et Arabes

Des réunions rassemblant des citoyens juifs et arabes d’Israël sont organisées dans tout le pays « pour parler de solidarité plutôt que d’incitation à la violence », a rapporté par téléphone le 13 novembre Chloé Portheault, porte-parole du Forum de coexistence du Néguev pour l’égalité civile. « Nous savons que tout n’est pas beau dans les relations entre Juifs et Arabes, mais ce qui est important, c’est que tous essaient de s’entraider. » Le Forum de coexistence a pour objectif de construire un « partenariat entre les Arabes et les Juifs ».

De nombreux Bédouins arabes, qui vivent dans le sud d’Israël, ont aidé à secourir les personnes attaquées par le Hamas, a noté Chloé Portheault. Aujourd’hui, de nombreuses fermes et usines dans lesquelles ils travaillent ont été fermées à cause de la guerre.

Au centre communautaire juif de la ville à majorité bédouine de Rahat, dans le centre d’Israël, des centaines d’Israéliens juifs et bédouins se rassemblent chaque mercredi depuis le 7 octobre pour emballer des boîtes contenant de la nourriture, des jouets et des articles de toilette pour les personnes les plus touchées. La moitié va aux familles bédouines et l’autre moitié aux familles juives des villes voisines.

Brutalité flagrante, haine des Juifs

La haine des Juifs et la brutalité des organisateurs de manifestations pro-Hamas aux États-Unis sont de plus en plus manifestes. Lors d’une manifestation « Envahir Manhattan pour Gaza », le 10 novembre, les participants ont scandé : « Nous ne voulons pas d’État juif » et « Colons, colons rentrez chez vous ! La Palestine est à nous seuls. » Téhéran et le Hamas affirment que les Juifs d’Israël, y compris les jeunes enfants, sont des « colons » et des cibles légitimes pour les meurtres.

Un participant pro-Hamas a lancé à un contremanifestant : « Je vais vous foutre en l’air si je vous vois ! » a rapporté le New York Post.

Mais les opposants à la haine des Juifs refusent de garder le silence. Des groupes d’étudiants juifs sur les campus ont organisé des manifestations contre la haine des Juifs. Et plus de 200 000 personnes se sont rassemblées à Washington, le 14 novembre, pour défendre le droit d’Israël d’exister en tant que refuge pour les Juifs.

Pendant ce temps, il devient de plus en plus clair que malgré le soutien déclaré de l’administration de Joseph Biden à la guerre pour vaincre le Hamas, la Maison-Blanche intensifie la pression sur le gouvernement israélien pour qu’il se retire. Il affirme que les forces israéliennes doivent faire davantage pour protéger les civils et qu’elles doivent accepter un cessez-le-feu, sous couvert de « suspendre » les combats. Mais cela permettrait au Hamas de se réorganiser et de préparer davantage de pogroms. En fait, le gouvernement israélien suspend ses attaques pendant quatre heures chaque jour pour permettre aux civils de quitter les zones ciblées par ses forces.

« L’État d’Israël n’arrêtera pas ses opérations à Gaza tant que nos troupes n’auront pas rempli leur mission ; détruire le Hamas et ramener nos otages à la maison dans leurs familles », a souligné le ministre de la Défense Yoav Galant au diplomate américain Brett McGurk le 14 novembre.