Le gouvernement sud-africain cherche à se faire le porte-parole de tous ceux qui s’opposent à l’existence d’Israël. Il a saisi la Cour internationale de justice des Nations unies le 11 janvier pour inculper Israël de génocide à l’encontre du peuple palestinien. Cette accusation déforme complètement l’histoire. Israël a été fondé pour servir de refuge aux Juifs qui avaient survécu à l’Holocauste nazi, qui était une tentative d’exterminer l’ensemble du peuple juif.
À l’ouverture de l’audience, des partisans du droit à l’existence d’Israël se sont rassemblés devant la Cour internationale de justice de La Haye. Des manifestants pro-Hamas se sont rassemblés pour soutenir les accusations portées par l’Afrique du Sud.
L’accusation fournit une « couverture politique et juridique » au Hamas, qui a perpétré un pogrom meurtrier contre les Juifs en Israël le 7 octobre, a dit le gouvernement israélien.
Israël est poursuivi pour sa « conduite dans une guerre qu’il n’a pas commencée et qu’il n’a pas voulue », a dit l’équipe de la défense israélienne. Il combat le Hamas « dont la brutalité ne connaît pas de limites ».
Le Hamas et son commanditaire, le régime clérical bourgeois réactionnaire d’Iran, ont déclaré à maintes reprises que leur objectif est de tuer les Juifs et de rayer Israël de la carte.
Les brutes du Hamas ont perpétré « le plus grand massacre prémédité de Juifs en une seule journée depuis l’Holocauste », a dit Tal Becker, le principal avocat de la défense israélienne, qui s’est exprimé au nom du ministère des Affaires étrangères. Ils ont « fièrement filmé et diffusé leur barbarie ».
Le document présenté par Pretoria aux Nations unies ignore tout cela et se concentre uniquement sur les souffrances des Palestiniens. Il se fonde sur les sources du Hamas qui cachent le grand nombre de combattants du Hamas tués en les incluant au contraire dans le total des victimes civiles. Ces accusations occultent le fait que le désastre à Gaza est la conséquence de la « stratégie pernicieuse du Hamas, qui cherche à maximiser les pertes civiles tant parmi les Israéliens que parmi les Palestiniens, alors même qu’Israël cherche à les minimiser », a dit Tal Becker.
Il a montré à la cour des photos d’otages capturés par le Hamas.
« Les habitants de la bande de Gaza ne sont pas l’ennemi », a dit le ministre israélien des Affaires étrangères. Il a souligné qu’Israël s’efforce « de permettre à l’aide humanitaire d’entrer dans la bande de Gaza ».
L’accusation de génocide « vise à faire obstacle au droit légitime d’Israël de se défendre, de permettre au Hamas non seulement de perpétrer ses meurtres en toute impunité, au sens propre du terme, mais aussi de priver Israël de toute défense pendant que le Hamas continue de commettre ses meurtres », a dit Israël dans son exposé introductif. L’Afrique du Sud s’est longtemps « félicitée de ses liens avec des personnalités du Hamas ». Elle a accueilli des hauts responsables du Hamas quelques semaines seulement après le massacre du 7 octobre.
Les dirigeants des puissances impérialistes « démocratiques » qui ont créé les Nations unies utilisent la Cour internationale de justice pour promouvoir leurs propres intérêts contre leurs adversaires, en particulier contre les concurrents qu’ils ont vaincus et qu’ils vaincront dans leurs guerres prédatrices.
Dans le cas présent, les dirigeants sud-africains tentent d’utiliser la Cour internationale de justice pour promouvoir leurs intérêts, en incitant d’autres gouvernements à les soutenir. Ses accusations sont soutenues par les gouvernements du Brésil, de la Bolivie, de la Colombie, de la Jordanie, de la Malaisie, du Pakistan et de la Turquie, ainsi que par l’Organisation de la coopération islamique, un bloc de 57 États dirigé par l’Arabie saoudite.
Jusqu’à présent, les accusations de Pretoria ont reçu une réponse mitigée de la part de Moscou et de Pékin, qui sont ses alliés au sein du bloc des BRICS. Le groupe des gouvernements du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud a été créé pour contester la suprématie de Washington. Il se pose en champion des peuples du monde semi-colonial.
La poursuite par Pretoria est applaudie par les libéraux qui prédominent dans les bureaucraties « non gouvernementales », à l’ONU, dans les universités et d’autres agences au sein des pays impérialistes, ainsi que par les forces de la gauche de la classe moyenne entraînées par les staliniens.
Le Congrès national africain, au pouvoir en Afrique du Sud, fait face à des élections dans lesquelles il pourrait perdre sa majorité parlementaire pour la première fois depuis la victoire de Nelson Mandela en 1994. À l’époque, il s’agissait d’un mouvement de libération nationale à la tête d’une lutte de masse pour renverser l’apartheid. Aujourd’hui, l’ANC préside un gouvernement capitaliste dont la crise est marquée par un taux de chômage record, des inégalités croissantes et une dégradation des services de base.
Les chrétiens sud-africains s’opposent aux accusations
Alors que le gouvernement sud-africain préparait son dossier contre Israël, près de 30 organisations chrétiennes de toute l’Afrique du Sud ont envoyé une lettre ouverte contre les accusations.
« Israël ne cherche pas à rayer Gaza ou les Palestiniens de la carte, indique la lettre. Il cherche à se défendre. »
Les accusations de Pretoria « pourraient être interprétées comme un soutien direct aux tactiques du Hamas, notamment l’utilisation de civils comme boucliers humains et le détournement de l’aide à des fins militaires et à la construction de tunnels, plutôt qu’à l’aide humanitaire envoyée au peuple palestinien ».
Les signataires ont noté que « l’approche unilatérale du gouvernement sud-africain […] a mis ses citoyens juifs en danger en incitant l’antisémitisme et en érodant la liberté de religion des chrétiens en Afrique du Sud ».
Israël est un refuge pour les Juifs depuis plus de 75 ans. Il a vu le jour pour trois raisons : l’horreur de l’Holocauste, avec le massacre de 40 % des Juifs dans le monde ; le refus des dirigeants impérialistes de Washington et de Londres d’ouvrir leurs frontières aux Juifs qui cherchaient à fuir les persécutions nazies avant, pendant et après la Deuxième Guerre mondiale ; et la trahison — par les partis staliniens contrerévolutionnaires qui se tournaient vers Moscou — des opportunités qui existaient pour les travailleurs de prendre le pouvoir dans leurs propres mains dans toute l’Europe.
Les puissances impérialistes « démocratiques » rejettent aujourd’hui la plupart des calomnies du gouvernement sud-africain. Mais c’est Washington et ses alliés qui ont fermé leurs portes aux réfugiés juifs dans les années 30 et 40.
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa accuse Israël de commettre des crimes de guerre. Mais rien de ce que les dirigeants israéliens ont fait dans leur guerre contre le Hamas n’est comparable de près ou de loin aux crimes de guerre perpétrés par les puissances impérialistes alliées pendant la Deuxième Guerre mondiale. Londres et Washington ont bombardé les villes allemandes de Dresde et Hambourg, asphyxiant ou incinérant des dizaines de milliers de personnes dans des tempêtes de feu.
La classe ouvrière a tout intérêt à mener la lutte contre le vitriol et la violence antisémites qui déferlent dans le monde entier, en particulier parmi ceux qui se disent de gauche, dans le sillage du pogrom du Hamas du 7 octobre. Le seul moyen d’arrêter le fléau de la haine des Juifs est que la classe ouvrière prenne le pouvoir politique pour déraciner l’exploitation capitaliste et toutes formes d’oppression.