Téhéran avoue avoir joué un « rôle stratégique » dans le pogrom meurtrier du Hamas du 7 octobre

Seth Galinsky
le 22 avril 2024
Musulmans palestiniens priant pacifiquement à la mosquée Al-Aqsa pendant le mois de Ramadan, y compris le dernier jour, le 5 avril, ci-dessus, rejetant l'appel du Hamas à la confrontation contre Israël.
KUWAIT NEWS AGENCYMusulmans palestiniens priant pacifiquement à la mosquée Al-Aqsa pendant le mois de Ramadan, y compris le dernier jour, le 5 avril, ci-dessus, rejetant l'appel du Hamas à la confrontation contre Israël.

Le Conseil de coalition des forces de la révolution islamique, l’un des principaux groupes politiques du Parlement iranien, a avoué le 3 avril que Téhéran avait joué un « rôle stratégique […] dans la planification et l’exécution » du pogrom du 7 octobre en Israël, démentant ainsi sur ses dénégations antérieures.

Cette annonce a été faite après que le brigadier général Mohammad Reza Zahedi, membre du Corps des gardiens de la révolution islamique et 15 autres personnes, dont d’autres commandants iraniens, des membres des forces syriennes et un représentant du Hezbollah, ont été tués lorsque des missiles israéliens ont détruit le bâtiment où ils se réunissaient à Damas, le 1er avril. Zahedi était le principal organisateur des interventions militaires de Téhéran au Liban et en Syrie. Les commandants planifiaient de nouvelles attaques terroristes contre Israël.

Le 7 octobre, les escadrons de la mort du Hamas et du Jihad islamique ont tué quelque 1 200 personnes, pour la plupart des civils juifs, fait plus de 5 000 blessés, pris 250 otages et violé de nombreuses femmes. Il s’agit du plus grand pogrom contre les Juifs depuis l’Holocauste nazi.

Les autorités de Téhéran ont affirmé que le massacre était l’œuvre du Hamas seul et qu’il n’avait pas été coordonné avec « l’axe de la résistance » dirigé par Téhéran, qui comprend le Hezbollah basé au Liban, les Houthis au Yémen et les milices chiites financées et entraînées par Téhéran en Syrie et en Irak.

L’administration de Joseph Biden, qui tente de conclure un nouvel accord avec Téhéran, a également exonéré Téhéran de toute responsabilité et affirme que le régime iranien avait été pris par surprise par l’assaut du Hamas.

Mais, comme le Militant l’a souligné dès le début, Téhéran a été directement impliqué dans la planification et la réalisation du pogrom.

Depuis le 7 octobre, les mandataires du gouvernement iranien ont intensifié leurs attaques contre Israël. Les frappes de missiles du Hezbollah ont forcé l’évacuation de 60 000 personnes de la frontière nord d’Israël. Les attaques des Houthis ont pratiquement interrompu le trafic maritime en mer Rouge. Et les milices armées par Téhéran en Irak et en Syrie ont lancé, sans succès, des attaques de drones contre Israël.

Six mois après l’assaut du 7 octobre, le Hamas, le Jihad islamique et leurs alliés détiennent toujours la moitié des otages ou les corps de ceux qu’ils ont tués. Le plus jeune, Kfir Bibas, a eu un an en captivité le 18 janvier. Le Hamas l’a kidnappé avec sa mère et son frère Ariel de quatre ans. Le plus âgé est Shlomo Mansour, né en Irak, qui a eu 86 ans au mois de mars.

Téhéran craint les travailleurs iraniens

Alors que le régime clérical bourgeois réactionnaire à Téhéran fomente les attaques par l’entremise de ses mandataires, il a tenté d’éviter une confrontation directe avec Israël parce qu’il craint l’opposition des travailleurs en Iran.

Lors d’un match de football à Téhéran le 7 avril, des responsables sportifs ont annoncé une minute de silence pour les commandants des Gardiens de la révolution tués en Syrie. Au lieu de se taire, les supporteurs ont hué, sifflé et crié sans relâche.

Les travailleurs en Iran savent que le Hamas et les autres membres de « l’axe de la résistance » de Téhéran sont taillés dans la même étoffe que le régime en place. Depuis 2018, des travailleurs de toutes nationalités se sont joints à une série de manifestations à travers l’Iran, alors que l’opposition s’est renforcée contre le régime, ses attaques contre le niveau de vie, ses restrictions sur les droits des femmes et des nationalités opprimées comme les Kurdes, et ses interventions militaires à l’étranger.

Joseph Biden appelle à un cessez-le-feu

L’administration Biden profite de la mort de sept volontaires de la World Central Kitchen à Gaza, tués par des frappes de drones israéliens le 2 avril, pour intensifier ses pressions sur Israël afin qu’il suspende ses opérations et accepte un cessez-le-feu immédiat.

Le chef d’état-major des Forces de défense israéliennes, Herzi Halevi, a présenté ses excuses et a déclaré que ces décès étaient une « grave erreur ». Le commandement de l’armée a limogé deux commandants et en a réprimandé plusieurs autres. L’armée israélienne a déclaré que les officiers avaient enfreint les « ordres et les règles d’ouverture de feu ».

Le président Joseph Biden, repris par le New York Times et d’autres médias libéraux, a accusé Israël de « ne pas en avoir fait assez pour protéger les civils », ce qui contribue à la campagne contre Israël menée par les apologistes du Hamas au sein de la gauche de la classe moyenne dans le monde entier.

Joseph Biden ne mentionne pas l’attaque de drones américains à Kaboul, en Afghanistan, le 29 août 2022, qui a tué 10 civils, dont un travailleur humanitaire et sept enfants, ni les autres atrocités commises par les forces impérialistes US dans le monde entier. C’est ainsi que les armées capitalistes opèrent en temps de guerre.

Le Hamas est responsable de la guerre actuelle. Il pourrait y mettre fin immédiatement en libérant tous les otages, en sortant des tunnels et en livrant les responsables du pogrom du 7 octobre.

Les objectifs du Hamas n’ont jamais été secrets. Son chef militaire, Yahya Sinwar, l’a clairement indiqué dans un message adressé à une conférence organisée en septembre 2021 et intitulée « Promesse de l’au-delà — La Palestine après la libération ».

Yahya Sinwar a déclaré que le Hamas se préparait depuis des années « sur le terrain et dans ses profondeurs » à la « libération totale de la Palestine, de la mer à la rivière ».

La déclaration finale publiée à l’issue de la conférence expose ce que le Hamas ferait en cas de victoire. Les « colons », leur nom de code pour désigner les Juifs, qui résistent « doivent être tués ».

« Les Juifs instruits et les experts dans les domaines de la médecine, de l’ingénierie, de la technologie et de l’industrie civile et militaire […] ne devraient pas être autorisés à partir », car ils ont acquis leurs connaissances « en vivant sur notre terre et en profitant de sa générosité. » Le document ne précise pas ce qu’il est prévu de faire de ces Juifs une fois que leur « expertise » n’est plus nécessaire.

Le Hamas est le principal obstacle auquel font face les travailleurs de Gaza pour se joindre à d’autres travailleurs, y compris des Juifs, afin de lutter pour leurs propres intérêts de classe. Depuis sa prise de pouvoir en 2007, le groupe islamiste a brisé les grèves des syndicats, tué ses rivaux politiques au sein du Fatah, restreint les droits des femmes et s’est acharné sur la population.

La chaîne de télévision Al-Aqsa du Hamas a rapporté que sa police avait arrêté six personnes de l’Autorité palestinienne le 30 mars, sous prétexte qu’elles étaient « suspectes ». Selon l’Autorité palestinienne, ces personnes coordonnaient l’aide à Gaza. Cinq des six personnes sont toujours en captivité.