RACHELE FRUIT, CANDIDATE DU SWP À LA PRÉSIDENCE DES ÉTATS-UNIS :

« Les travailleurs ont besoin de leur propre parti afin de lutter pour prendre le pouvoir politique »

Laura Anderson
le 20 mai 2024
Rachele Fruit, à droite, candidate du Parti socialiste des travailleurs à la présidence des États-Unis, fait campagne au Festival du Livre de Little Haiti à Miami le 5 mai. Elle s’est adressée à une foule de 300 personnes, avec traduction en créole.
THE MILITANT / MARY MARTINRachele Fruit, à droite, candidate du Parti socialiste des travailleurs à la présidence des États-Unis, fait campagne au Festival du Livre de Little Haiti à Miami le 5 mai. Elle s’est adressée à une foule de 300 personnes, avec traduction en créole.

Rompons avec les partis capitalistes, construisons un parti ouvrier basé sur les syndicats

MIAMI — Le point culminant de l’étape de la campagne de Rachele Fruit à Miami a été une réunion publique au siège de la campagne du Parti socialiste des travailleurs ici le 5 mai.

Il faut partir de ce qui se passe, de ce que les dirigeants capitalistes aux États-Unis et dans le monde entier veulent accomplir et de ce que cela signifie pour les travailleurs du monde entier, a-t-elle dit. Les patrons et leurs gouvernements dans chaque pays cherchent à défendre leurs propres intérêts de prédateurs les uns contre les autres, dans un monde où le désordre et les conflits s’aggravent. Et ils cherchent tous à le faire sur le dos de la classe ouvrière.

« Je suis candidate à la présidence des États-Unis, soit la plus haute fonction exécutive du plus puissant, et dernier, empire impérialiste.

« Mon programme est celui de la révolution socialiste. C’est ce dont je vais parler ce soir, a-t-elle dit. La lutte pour savoir quelle classe gouvernera est la question centrale pour les travailleurs du monde entier.

Faisant campagne devant les locaux de l’Association internationale des débardeurs à Miami le 4 mai, Rachele Fruit, candidate du SWP à la présidence des États-Unis, s’entretient avec Jorge Pineda, un bagagiste sur navires de croisière.
THE MILITANT / LAURA ANDERSONFaisant campagne devant les locaux de l’Association internationale des débardeurs à Miami le 4 mai, Rachele Fruit, candidate du SWP à la présidence des États-Unis, s’entretient avec Jorge Pineda, un bagagiste sur navires de croisière.

« Les États-Unis sont une puissance impérialiste affaiblie mais la classe dirigeante américaine demeure la plus puissante du monde. Ses dirigeants cherchent à étendre leur contrôle économique, militaire et politique dans le monde entier, tout comme leurs concurrents, qu’ils soient alliés ou ennemis.

« À mesure que la crise du capitalisme s’aggrave, ils deviennent plus féroces. Comme l’a dit mon parti lorsque Washington a envahi l’Irak en 1991, nous assistions alors aux premières salves de la troisième guerre mondiale. Et la situation a dégénéré depuis.

« Nous étions les seuls à le dire à l’époque. Aujourd’hui, cela semble évident pour des millions de personnes.

« Cette trajectoire a été accélérée par l’assaut de Moscou contre le peuple ukrainien et son indépendance, ainsi que par le pogrom du Hamas contre les Juifs en Israël le 7 octobre, a dit Rachele Fruit. Partout les classes dirigeantes sont à la recherche de nouvelles armes et de nouveaux alliés. »

Une voie pour prendre le pouvoir politique

Pour éviter la troisième guerre mondiale, les travailleurs devront rompre avec les partis des patrons et tracer une voie pour prendre le pouvoir politique entre leurs mains.

« Des centaines de milliers de travailleurs ont été sur les lignes de piquetage au cours des deux dernières années. Ils se battent côte à côte pour leur famille, leur syndicat, leur classe. Parmi eux, il y a des cheminots, des travailleurs de UPS, des travailleurs des Trois Grands de l’automobile, des travailleurs de boulangerie, d’hôtel, des agents de bord, des infirmières, des enseignants, des acteurs, des scénaristes et bien d’autres encore. Grâce à ces luttes, ils commencent à se voir sous un jour nouveau, à voir leur humanité et leur capacité de solidarité. Ils disent souvent qu’ils ne se battent pas d’abord pour eux-mêmes, mais pour les générations futures.

« La classe ouvrière américaine a prouvé qu’elle est capable d’accomplir des exploits historiques. Elle a été le pilier des deux premières révolutions américaines, pour l’indépendance et pour le renversement de l’esclavage. Il y a eu la gigantesque montée ouvrière qui a conduit à l’organisation des syndicats industriels dans les années 1930 et la révolution sociale prolétarienne menée par les Noirs qui a mis fin à la ségrégation de Jim Crow dans le sud du pays.

« Alors que les dirigeants impérialistes concurrents, armés jusqu’aux dents, nous menacent de fascisme et de guerre, a poursuivi Rachele Fruit, le SWP affirme que nous vivons à l’époque de la révolution. »

Elle a souligné l’importance de la lutte pour défendre les libertés constitutionnelles qui ont été conquises au cours des révolutions : les libertés d’expression, de réunion, de culte, le droit à un procès en bonne et due forme, et d’autres encore. Ces libertés sont attaquées aujourd’hui et elles seront essentielles dans nos batailles futures.

« C’est la classe ouvrière qui devra se battre pour les défendre, et les défendre pour tout le monde, y compris pour nos adversaires et ennemis politiques. Elle doit les défendre aujourd’hui principalement contre les démocrates qui, en proie à la panique, empiètent sur ces libertés dans leurs tentatives d’éliminer Donald Trump comme seul moyen de faire réélire Joseph Biden. Dans le même temps, tous les partis capitalistes cherchent à blanchir la réputation du FBI et à étendre l’utilisation de la police secrète du gouvernement. Un accord bipartisan a été conclu pour réautoriser ses pouvoirs de surveillance sans mandat, la loi appelée Foreign Intelligence Surveillance Act. »

Rachele Fruit a souligné les nombreuses procédures judiciaires engagées par la Maison-Blanche et les procureurs démocrates pour monter de toutes pièces des accusations à l’encontre de Donald Trump. Chacune d’elles vise à l’empêcher de se présenter à l’élection présidentielle et à empêcher des millions de personnes de voter pour lui.

Rachele Fruit est une militante politique ouvrière en Floride depuis de nombreuses années. « Les républicains au pouvoir ici s’en prennent également à nos droits, a-t-elle dit. Nous avons assisté à des interdictions de livres, à des attaques contre les syndicats, à un recours accru à la peine de mort, à des tentatives d’interdire l’avortement, etc. Le 17 avril, anniversaire de la défaite des mercenaires organisés et armés par les États-Unis à Playa Girón, dans la baie des Cochons, le gouverneur de Floride Ron DeSantis s’est entouré de membres survivants de ces mercenaires pour signer un projet de loi visant à endoctriner les enfants de maternelle à propos des « maux du communisme ».

« Notre campagne fera entendre sa voix pour défendre le peuple juif, a dit Rachele Fruit. Le massacre du 7 octobre, perpétré par le Hamas et le Jihad islamique avec l’aide et sous la direction du gouvernement capitaliste réactionnaire d’Iran, est un pogrom qui a entraîné la mort de 1200 personnes, pour la plupart des civils juifs, et fait plus de 5 000 blessés ; plus de 240 otages ont été capturés et des dizaines de femmes ont été violées ou maltraitées.

« Il s’agit du plus grand pogrom antijuif depuis l’Holocauste nazi et il a déclenché une tempête de haine des bourgeois et de la classe moyenne à l’égard des Juifs dans le monde entier », a-t-elle ajouté.

Rachele Fruit a signalé le nouveau livre de la direction du SWP, publié en anglais, mais qui paraîtra bientôt en français sous le titre : La lutte contre la haine des Juifs et les pogroms à l’époque impérialiste : Les enjeux pour la classe ouvrière internationale.

« Ce livre explique que la persécution des Juifs remonte à deux millénaires. Mais à l’aube de l’ère impérialiste, à la fin du 19e siècle, le poids et la place de la haine des Juifs dans les relations sociales ont changé. La haine des Juifs est devenue une question internationale, a-t-elle dit. Elle occupe une place et une fonction permanentes pour les familles possédantes au pouvoir, et la lutte contre cette haine est liée à la construction d’un parti révolutionnaire unifié de la classe ouvrière de toutes les nationalités dans chaque pays.

Le SWP fait campagne pour obtenir des soutiens pour la campagne de Rachele Fruit, de la part de tous ceux qui reconnaissent que la classe ouvrière doit rompre avec les partis des patrons une fois pour toutes. Joignez-vous à nous dès aujourd’hui !