Le 13 juillet, Thomas Matthew Crooks est passé à un cheveu d’assassiner Donald Trump. Il a ouvert le feu avec un fusil semi-automatique AR-15 sur le candidat républicain à la présidence pendant que celui-ci prenait la parole lors d’un rassemblement de campagne de milliers de personnes à Butler, en Pennsylvanie. Tirant plusieurs coups de feu, Crooks a blessé Donald Trump, tué une personne qui essayait de protéger sa famille et blessé deux autres personnes, avant d’être abattu par un tireur d’élite des services secrets.
Crooks a lancé son assaut à partir d’un toit à environ 120 m de l’endroit où se trouvait Donald Trump et il l’a atteint à l’oreille droite. Corey Comperatore, ancien chef des pompiers volontaires du canton de Buffalo, a été tué et David Dutch de New Kensington de même que James Copenhague du canton de Moon se trouvent dans un état stable.
Alors que les agents des services secrets s’efforçaient d’éloigner Donald Trump d’une nouvelle attaque, le sang ruisselant de son oreille, il a insisté pour qu’ils lui accordent un moment et il a brandi le poing sous un tonnerre d’approbation et d’applaudissements de la foule.
En parlant de Crooks, le FBI et les médias disent que ses « motivations restent inconnues ». Mais ce qui est incontestable, c’est qu’il tentait de tuer l’ancien président. En plus de son fusil, sa voiture était remplie d’explosifs.
Ce n’est pas la première fois que la fureur des libéraux donne lieu à une tentative d’assassinat. En 2017, James Hodgkinson, un bénévole de la campagne pour Bernie Sanders, s’est servi d’une arme semi-automatique pour tirer sur des membres républicains du Congrès, alors que ces derniers jouaient une partie de baseball à Washington. Il a grièvement blessé le représentant Steve Scalise et a touché quatre autres personnes avant d’être abattu par la police du Capitole.
L’attentat contre Donald Trump s’est produit après plus de huit ans d’efforts concertés de la part des démocrates, des organes de presse libéraux, de la gauche petite-bourgeoise, des animateurs d’émissions de fin de soirée et d’autres pour dépeindre Donald Trump comme un danger fasciste et mortel pour la « démocratie » capitaliste. À mesure que les élections de novembre approchent et que la campagne du candidat démocrate sortant, Joseph Biden, s’enlise, cette tirade stridente devient de plus en plus hystérique et violente.
En 2022, Joseph Biden a déclaré que ce qu’il appelait les « républicains MAGA », qui se comptent par dizaines de millions, étaient des « semi-fascistes » qui « menacent les fondements mêmes de notre république ». Quelques jours seulement avant la fusillade, Joseph Biden a dit qu’il fallait que la campagne des démocrates « mette Trump au centre de la cible ». La fusillade est le reflet de l’aggravation de la crise politique qui secoue les dirigeants capitalistes américains et leur système bipartite. Les démocrates en particulier sont en proie à de profondes divergences, comme en témoigne le récent débat sur la candidature de Joseph Biden.
Ce qui motive réellement leur hystérie, c’est l’inquiétude croissante que suscite le large soutien à Donald Trump parmi les travailleurs. Malgré ce qu’ils prétendent, il ne s’agit pas d’un virage vers « l’extrême droite », pas plus que le vote pour le parlement européen et d’autres élections récentes. Cela reflète le fait que les travailleurs cherchent de plus en plus une façon de lutter contre les effets des crises du capitalisme, que les employeurs et leur gouvernement leur imposent. Les dirigeants craignent que la lutte de classe ne s’intensifie.
Depuis que Donald Trump s’est présenté à la présidence en 2016, les démocrates et les médias libéraux ont été pris d’une frénésie hystérique anti-Trump. Ils ont mis le FBI à ses trousses, organisé deux tentatives de destitution, tenu des audiences de la Chambre étoilée du Congrès pour le dénigrer. Et depuis 2020, ils ont fait en sorte que des procureurs déposent une série de poursuites pénales et civiles contre Donald Trump dans le but de l’exclure des élections de 2024.
C’est l’une des raisons pour lesquelles le Parti socialiste des travailleurs (SWP) explique que « Défendre et étendre les libertés protégées par la Constitution américaine est au centre de la lutte des classes aujourd’hui ». Ce sont des libertés gagnées dans le sang qui sont cruciales pour les luttes d’aujourd’hui et de demain. La campagne du SWP pour 2024, avec Rachele Fruit à la présidence et Dennis Richter à la vice-présidence, suscite de plus en plus d’intérêt, à mesure que les travailleurs voient de plus en plus qu’aucun des candidats des patrons n’a quoi que ce soit à leur offrir.
C’est pourquoi l’appel du SWP en faveur d’une rupture avec les partis des patrons et de la construction d’un parti des travailleurs basé sur les syndicats pour conquérir le pouvoir politique trouve un accueil de plus en plus favorable.
Les républicains, l’autre grand parti des patrons, n’ont pas une meilleure posture morale ni une plus grande préoccupation pour la classe ouvrière que les démocrates, mais ils ont bénéficié de la bassesse des attaques menées par les démocrates pendant des années contre Trump. La Convention nationale d’investiture des républicains a débuté deux jours après que l’ancien président a été visé par un attentat.
« Arrêtez le dictateur à tout prix ! »
Quelques jours avant la tentative d’assassinat, la vice-présidente Kamala Harris a affirmé que Trump « sera un dictateur ». Il « rassemblera les manifestants pacifiques et les expulsera de notre pays ». Elle a ajouté que Trump « ne devrait plus jamais avoir l’occasion de se tenir derrière un microphone ».
En mars, le représentant démocrate Vincente Gonzalez a dénoncé le soutien croissant à Trump parmi les Noirs, les Latinos et d’autres travailleurs. Quand on voit « “les Latinos pour Trump”, c’est comme si on voyait “les Juifs pour Hitler” », a-t-il dit.
Le lendemain de la fusillade, le New York Times a condamné la tentative d’assassinat. Dans le même temps, la première page de sa section Opinion du dimanche affichait un titre étalé sur toute la page qui disait : « Il a ÉCHOUÉ aux tests de direction et a TRAHI l’Amérique. Les électeurs doivent le REJETER en novembre. Donald Trump est inapte à diriger. » Dans cet article, les rédacteurs dissertent sur quatre pages à propos des dangers d’un second mandat de Trump.
Reuters a publié le 14 juillet un article intitulé : « Après la fusillade de Trump, la course à la présidence va changer radicalement. Et peut-être violemment ». L’article fustige Trump, reprochant à lui et à sa campagne d’être violents et de « renforcer la rancœur et la méfiance que ses partisans éprouvent déjà à l’égard de la classe politique du pays ». La représentante Alexandria Ocasio-Cortez s’est montrée furieuse lorsque Axios a rapporté qu’un démocrate de haut rang de la Chambre avait dit : « Nous nous sommes tous résignés à une deuxième présidence Trump ». Ocasio-Cortez a exhorté le représentant à « prendre sa retraite et à faire de la place pour un véritable dirigeant qui refuse de se résigner au fascisme ».
Alexandria Ocasio-Cortez, Bernie Sanders et d’autres membres de la gauche du Parti démocrate ont dénoncé les membres du parti qui ont appelé Biden à abandonner la course à la présidence après sa prestation désastreuse lors du débat avec Trump.
Sanders est allé jusqu’à écrire dans une tribune du Times que Biden « a été le président le plus efficace de l’histoire moderne de notre pays ». Il a ensuite dit à Biden que la seule façon de gagner était d’adopter le programme de la gauche dans son intégralité.
Les tentatives des démocrates de piétiner les libertés constitutionnelles en utilisant les tribunaux pour écarter Trump de la course de 2024 ont été battues en brèche. Une victoire a été remportée lorsque la Cour suprême des États-Unis a déclaré que la présidence jouissait d’une immunité contre les poursuites judiciaires pour les actes accomplis dans le cadre de ses fonctions officielles.
Une autre percée a été la décision prise le 15 juillet par Aileen Cannon, une juge d’une cour de district des États-Unis, qui a rejeté l’accusation portée contre Trump par l’avocat spécial du département de la Justice, Jack Smith. S’appuyant sur la loi sur l’espionnage (Espionage Act), une loi antiouvrière de chasse aux sorcières, Smith avait accusé Trump de détenir illégalement des documents prétendument classifiés lorsqu’il a quitté ses fonctions.
Aileen Cannon a jugé l’affaire irrecevable parce que la nomination de Smith par le procureur général Merrick Garland était inconstitutionnelle. Elle enfreint « le rôle du Congrès dans la nomination des fonctionnaires constitutionnels », a-t-elle écrit. Smith a dit qu’il fera appel de la décision de Cannon.