Soutenons les travailleurs de Postes Canada en grève pour les salaires et les conditions de travail

Joe Young
le 2 décembre 2024
Piquet de grève de membres de la section locale 576 du STTP devant un bureau de poste de North Bay, en Ontario, le 15 novembre, pour réclamer de meilleurs salaires et conditions de travail ainsi que la fin du projet d’embaucher des travailleurs à temps partiel la fin de semaine à un salaire inférieur.
BAY TODAY/STU CAMPAIGNEPiquet de grève de membres de la section locale 576 du STTP devant un bureau de poste de North Bay, en Ontario, le 15 novembre, pour réclamer de meilleurs salaires et conditions de travail ainsi que la fin du projet d’embaucher des travailleurs à temps partiel la fin de semaine à un salaire inférieur.

MONTRÉAL – Quelque 55 000 membres du Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) ont déclenché une grève dans tout le Canada le 15 novembre, afin de réclamer de meilleurs salaires et des conditions de travail décentes. Les négociations traînent depuis le 15 novembre 2023. « Postes Canada ne nous a pas laissé le choix lorsqu’elle a menacé de modifier nos conditions de travail et d’exposer nos membres à des licenciements », a déclaré le syndicat.

L’une des principales questions en litige est le projet de Postes Canada d’embaucher des employés à temps partiel pour livrer les colis les fins de semaine. Cela créerait un régime de salaire à double palier, les nouveaux travailleurs gagnant moins et bénéficiant de moins d’avantages sociaux. À l’heure actuelle, pour effectuer ce travail, Postes Canada doit employer des travailleurs à temps plein et les payer doublement. « Ils essaient de créer un système de rémunération à deux vitesses », a dit au Globe and Mail Jan Simpson, président national du STTP.

Après que les travailleurs ont subi des années de hausses de prix dévastatrices, les employeurs offrent une maigre augmentation de salaire de 11,5 % sur quatre ans. Le syndicat réclame 24 %. Cela comprend également le rattrapage pour les faibles augmentations salariales du passé. Le syndicat défend également le régime de retraite à prestations définies dont bénéficient actuellement ses membres, alors que les patrons veulent passer à un régime distinct pour les nouveaux employés, qui ne garantit pas ce que les travailleurs obtiendront réellement.

Le 16 novembre, ce correspondant ouvrier du Militant a visité un piquet de grève devant un immense centre de distribution de Postes Canada, qui emploie 3 000 travailleurs. Les travailleurs ont décrit comment les superviseurs espionnent les facteurs pendant leur travail, rédigeant un rapport contre eux à la moindre infraction. Après avoir été la cible d’un troisième rapport, les facteurs peuvent être licenciés. Roxane Gale, représentante du syndicat des postiers qui travaille dans les bureaux, m’a dit qu’ils se battaient pour défendre tous les travailleurs. « Nous nous battons pour les retraités, les jeunes, les travailleurs actuels. Nous devons reconnaître les luttes qui ont été menées auparavant. »

Le syndicat des Teamsters, dont sont membres les travailleurs de Purolator, un important service de livraison au Canada, a annoncé qu’en solidarité avec les travailleurs postaux, ses membres ne traiteront pas les colis de Postes Canada.

Avec l’appui du gouvernement, les patrons ont mené une campagne concertée dans les médias contre les travailleurs. Dan Kelly, président de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, a déclaré que la grève tombait « vraiment mal » pour les petites entreprises. Santo Ligotti, du Conseil canadien du commerce de détail, a déclaré que l’arrêt de travail « ne pouvait pas tomber à un pire moment », la chaîne d’approvisionnement du commerce de détail ayant été « durement secouée » lors des récentes actions syndicales dans les chemins de fer et les ports. « Sans oublier que Noël et le Vendredi fou sont à nos portes. »

Les cheminots et les travailleurs portuaires ont reçu l’ordre de reprendre le travail en vertu du fameux article 107 du Code canadien du travail, qui permet au gouvernement d’ordonner aux travailleurs « essentiels » de reprendre le travail et d’imposer un arbitrage obligatoire.

Mark Lubinski, président de la section locale des travailleurs postaux de Toronto, a dit à la CBC : « Il semble que Postes Canada et d’autres employeurs attendent que le gouvernement légifère pour nous ramener au travail. » Le gouvernement l’a fait en 2011 et en 2018.

La défense du droit de grève est au cœur de ce combat. La solidarité est dans l’intérêt de tous les travailleurs.