Des milliers de Palestiniens sont descendus dans les rues de Gaza les 25 et 26 mars pour exiger la fin du régime dictatorial du Hamas, soutenu par Téhéran. Ces manifestations, les plus importantes depuis des années, sont le signe d’un renouveau de la lutte des travailleurs pour leurs propres intérêts. Les habitants de Gaza ont manifesté à Beit Lahiya, Jabaliya, Khan Younis, la ville de Gaza et d’autres agglomérations.
Les manifestants portaient des pancartes où on pouvait lire : « Arrêtez la guerre », « Le sang de nos enfants n’est pas bon marché » et « Nous refusons de mourir ». Confiants et déterminés, ils ont scandé « Dégage, le Hamas », « Hamas, terroristes », « Dégage, dégage, dégage, dégage, le Hamas ! » et « Nous en avons assez de cette guerre, nous en avons assez du Hamas ». Contrairement au Hamas, les manifestants ont fièrement montré leur visage.
Après des mois de bombardements israéliens, le Hamas est en fuite et ses brutes de type nazi se cachent dans des tunnels et des abris souterrains.
Contrairement à la propagande des apologistes du Hamas dans le monde entier, selon laquelle les actions d’Israël visent les travailleurs palestiniens, l’offensive israélienne vise en fait à démanteler le Hamas et à défendre l’existence d’Israël. Les nouvelles manifestations contre le Hamas montrent que l’évolution de la situation permet aujourd’hui aux travailleurs de Gaza de s’organiser et d’éliminer le principal obstacle auquel ils sont confrontés : le Hamas. Les perspectives s’élargissent pour que les travailleurs de Gaza, d’Israël et de toute la région s’unissent pour défendre leurs intérêts communs, combattre la haine des Juifs et l’oppression nationale, et commencer à construire une direction ouvrière.
Les manifestations auront des répercussions dans tout le Moyen-Orient.
Les actions audacieuses menées à Gaza ont lieu dans le contexte d’une nouvelle offensive israélienne. Les forces israéliennes ont lancé des attaques sur plusieurs fronts contre le Hamas, dans le nord, le centre et le sud de Gaza, mettant fin à un cessez-le-feu de deux mois face au refus du Hamas de libérer les otages restants, dont 24 seraient encore en vie, et à ses efforts pour utiliser le cessez-le-feu afin de se regrouper et préparer de nouveaux massacres contre les Juifs d’Israël.
Les manifestations ont commencé un jour après que le Jihad islamique a lancé deux ou trois roquettes contre Israël depuis Beit Lahiya et Beit Hanoun. Les autorités israéliennes ont alors ordonné aux civils d’évacuer une grande partie de ces villes.
« Écoutez les voix qui s’élèvent des décombres »
Pendant des années, le Hamas a délibérément sacrifié des vies palestiniennes en cachant ses centres de commandement et ses armes dans des zones résidentielles d’où il lançait des attaques contre Israël. La colère de voir ce massacre reprendre avec la fin du cessez-le-feu a poussé des Palestiniens à descendre dans les rues de Beit Lahiya et de Beit Hanoun, dans le nord de la bande de Gaza. Les manifestations se sont rapidement étendues, y compris au sud.
« Nous refusons de mourir pour qui que ce soit, pour les objectifs d’un parti ou pour les intérêts d’États étrangers », a déclaré à la presse Mohammed Diab, un habitant de Beit Lahiya. « Le Hamas doit se retirer et écouter la voix des personnes en deuil, la voix qui s’élève des décombres – c’est la voix la plus authentique ».
Le financement, l’entraînement et les armes fournis par le régime bourgeois réactionnaire de Téhéran ont été essentiels au Hamas pour mener à bien son pogrom antijuif du 7 octobre 2023, où il a massacré 1 200 personnes en Israël.
Certains manifestants ont appelé le Hamas à libérer les otages restants. « Nous voulons que le Hamas résolve cette situation, rende les otages et mette fin à tout ça », a déclaré un manifestant à la presse.
Un message au monde entier
« Nous envoyons un message au monde entier : nous rejetons le pouvoir du Hamas », a déclaré un autre manifestant.
Certains manifestants ont également dénoncé la chaîne Al Jazeera, basée au Qatar, pour avoir refusé de rendre compte de l’opposition au Hamas. Lors d’une manifestation devant l’hôpital indonésien dans le nord de Gaza, un participant a fait remarquer que « la presse est entrée dans l’hôpital pour ne pas rendre compte de cet événement ».
Al Jazeera a finalement rendu compte des manifestations plus de dix heures après leur diffusion sur les autres chaînes d’information, alors qu’elle avait des reporters sur place. Elle a ensuite menti effrontément sur ce qui s’était passé, affirmant que les manifestations visaient le « génocide israélien ». Mais Al Jazeera a dû admettre que « certains » manifestants avaient dénoncé le Hamas sur un clip vidéo qui montrait des centaines de personnes scandant des slogans contre lui.
Al Jazeera a ensuite rapporté que les autorités israéliennes avaient envoyé des messages texte aux habitants de Gaza pour soutenir les manifestations. Elles leur auraient dit selon la chaîne d’information : « La solution est entre vos mains », afin de donner la fausse impression que les opposants au Hamas agissaient au nom d’Israël.
L’opposition au Hamas, qui couvait depuis longtemps, s’exprime désormais directement et publiquement. Les familles et les clans des gouvernorats du sud de la bande de Gaza ont publié le 25 mars une déclaration appelant à des manifestations plus larges.
« Il n’y a plus de place pour le silence ni pour subir des années d’oppression, de famine et de destruction, ont-ils écrit. Au nom des clans de Gaza, nous vous appelons à un soulèvement populaire contre l’injustice et à une marche de colère qui fera trembler le sol sous les pieds de ceux qui ont vendu notre sang et exploité nos souffrances pour leurs propres intérêts. »
« Le Hamas doit immédiatement relâcher son emprise sur Gaza et mettre fin à ce siège injuste qui nous est imposé en raison de décisions qui ne nous représentent pas. […] Gaza n’est l’otage de personne, ont conclu les clans. Gaza sera libérée par la volonté de son peuple. »
Un groupe réactionnaire et antijuif
Le cessez-le-feu à Gaza, en vigueur depuis le 19 janvier, était fondamentalement instable, car il laissait le Hamas intact et armé. L’objectif affiché du Hamas, soutenu par Téhéran, est la destruction d’Israël et des Juifs.
Il a cyniquement organisé des « cérémonies » de libération d’otages pour donner la fausse impression que, malgré les coups qu’il a subis, il ne peut être vaincu et qu’il est soutenu par la majorité des Gazaouis. De nombreux otages ont été forcés de se frayer un chemin à travers de petites foules sous la « protection » de brutes masquées et armées du Hamas.
Le Hamas se présente à tort comme un mouvement de libération. Après avoir remporté de justesse les élections à Gaza en 2006, il a écrasé ses opposants politiques dans des combats sanglants et a maintenu depuis un régime dictatorial. Le Hamas a brisé les grèves des syndicats et restreint les droits des femmes. Il a détourné des ressources considérables des Nations Unies et des agences d’aide internationales pour construire un vaste réseau de tunnels dans le but d’attaquer Israël.
L’idéologie réactionnaire du Hamas, qu’il propage dans toutes les écoles de Gaza – écoles financées par l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) – puise ses racines directement dans l’Holocauste nazi. Son pogrom du 7 octobre, planifié pendant des années avec la participation directe du régime réactionnaire iranien, a proclamé son intention de mettre en œuvre la « solution finale » d’Hitler.
Menace d’un Téhéran nucléaire
Pendant ce temps, le président Donald Trump accroît ses menaces contre Téhéran, alors que Washington presse le régime d’accepter un nouvel accord nucléaire. Après que l’armée américaine a lancé une série de frappes aériennes contre les milices houthies au Yémen qui continuent de menacer la navigation en mer Rouge, Trump a averti Téhéran de « cesser IMMÉDIATEMENT l’envoi de ces fournitures [aux Houthis] ».
Trump a déclaré avoir donné au gouvernement iranien un délai de deux mois pour conclure un nouvel accord nucléaire, sous peine d’une « autre option » qu’il n’a pas précisée. Dans le cadre de l’accord nucléaire de 2015 entre Téhéran, Washington et plusieurs puissances impérialistes européennes, le régime iranien a poursuivi sa marche vers le développement d’armes nucléaires visant Israël. L’objectif de l’impérialisme U.S. est de créer les conditions les plus favorables pour les activités commerciales américaines dans la région.
Mais la perspective d’un arsenal nucléaire iranien, même modeste, constitue une menace pour l’existence d’Israël et pour les Juifs, les Arabes et tous ceux qui y vivent. Le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a clairement indiqué qu’il ne permettrait pas à Téhéran de se doter de l’arme nucléaire.
Washington maintient déjà d’importantes sanctions financières et commerciales contre Téhéran, qui frappent plus durement les travailleurs et les agriculteurs iraniens.
Ce sont les travailleurs iraniens qui constituent le principal obstacle aux aventures militaires de Téhéran et à sa volonté d’acquérir l’arme nucléaire. Les travailleurs, les femmes, les minorités opprimées et d’autres se sont mobilisées de façon répétée en Iran contre le régime. Un thème récurrent de ces manifestations est leur opposition au cours belliciste de Téhéran.