Pendant que le coronavirus continue de se propager à l’échelle mondiale, le prix des actions a plongé comme jamais depuis la crise financière mondiale de 2008. Cela reflète la crainte croissante des investisseurs capitalistes à l’égard des effets de l’épidémie. La croissance économique mondiale a commencé à ralentir. Une guerre des prix du pétrole, commencée par la monarchie de l’Arabie saoudite, en accélère la chute.
Ces chocs externes soulignent comment la « mondialisation » de la production internationale a aggravé la crise capitaliste, qui risque de sombrer dans une récession mondiale.
Incapables d’en arriver à un accord avec Moscou pour couper la production pétrolière face au déclin de la demande mondiale, les dirigeant saoudiens ont plutôt augmenter la production et inondé le marché du pétrole brut, ce qui a fait baisser les prix et a porté un coup à Moscou et aux patrons américains du pétrole de schiste.
Le 11 mars, les cas confirmés de COVID-19 s’étendaient déjà à plus de 120 pays avec plus de 125 000 personnes infectées et 4 600 morts. La majorité de ces personnes sont toujours à Wuhan, en Chine, là où l’épidémie a commencé. Le nombre de gens infectés à l’extérieur de la Chine a triplé la semaine dernière. La majorité d’entre eux sont en Italie, en Iran et en Corée du Sud, mais les cas augmentent aussi aux États-Unis et à travers l’Europe.
En plus de l’effondrement des échanges commerciaux avec la Chine et des perturbations dans la chaîne d’approvisionnement, les interdictions de voyager décrétées par les gouvernements bourgeois affectent les ligne aériennes et le tourisme.
Ce qui se déroule est une crise sociale, aggravée par le chacun pour soi du capitalisme.
Il y a maintenant plus de 10 000 cas en Italie et 631 morts. C’est le pays le plus touché après la Chine. Le 9 mars, Rome a imposé une interdiction complète de voyager à travers le pays. Les autorités disent que pour contenir le virus, il est nécessaire d’interdire toute visite aux prisonniers, ce qui a provoqué des protestations dans plus de 25 prisons du pays. Six prisonniers sont morts.
En Grande-Bretagne, où la plupart des prisons sont surpeuplées, le ministère de la Justice prétend qu’il a un « plan d’urgence solide » pour protéger les prisonniers de la maladie, mais cela semble se limiter à leur fournir des dispositifs pour se laver les mains.
Les seules méthodes que les dirigeants capitalistes connaissent pour contrôler propagation de la maladie sont des mesures contre les travailleurs : quarantaines de masse, interdictions de voyager, fermetures d’écoles et autres restrictions sévères, accompagnées de sanctions pénales. Il y a une autre route pour les travailleurs. La révolution cubaine en donne l’exemple : c’est la voie de la mobilisation et de la solidarité.
Le président russe Vladimir Poutine a banni virtuellement tous les événements publics pour le prochain mois, autant pour empêcher les manifestations contre la tentative de prolonger sa présidence jusqu’en 2036 que pour freiner la propagation du virus.
Dans le nord de l’Italie, les hôpitaux sont presque à cours de lits pour les patients. Giorgio Gori, le maire de Bergamo, a texté : « Les patients qui ne peuvent être traités sont abandonnés à une mort certaine. »
À travers les États-Unis, les patrons ont fermé des hôpitaux et des cliniques dans les régions rurales et dans les quartiers ouvriers urbains. Ils disent qu’ils ne génèrent pas assez de profits. Cela limite davantage la capacité de soigner les gens.
Le gouverneur de l’État de New York Andrew Cuomo a imposé le 10 mars le confinement de la population de New Rochelle et demandé à la Garde-nationale de l’appliquer.
Et à Kirkland, près de Seattle dans l’État de Washington, là où des colosses de l’économie à la demande comme Amazon et Google ont dit à leurs employés de travailler de la maison, les patients d’une maison de retraite où la maladie a frappé sont en quarantaine. Leurs parents ne peuvent plus les visiter et doivent communiquer avec eux de l’extérieur à travers des fenêtres fermées.
Les centres de contrôle et de prévention des maladies des États-Unis ont révélé qu’ils ont cinq niveaux pour déterminer qui devrait recevoir un traitement. Au sommet, il y a les troupes déployées à l’étranger et les policiers locaux, ainsi que des banquiers et des patrons dans des sociétés pharmaceutiques. Les travailleurs ordinaires sont au bas de l’échelle.
Contrairement à Cuba révolutionnaire
Par contraste frappant avec les interdictions de voyager, les fermetures brutales et les priorités de classe pour l’espace hospitalier qu’on impose ailleurs, à Cuba révolutionnaire, on traite chaque personne, indépendamment de ses histoires de voyage ou de contact. On observe chaque personne qui arrive par mer ou par air pour détecter les signes de la maladie et on effectue un examen médical si nécessaire. Tout est prêt pour les hospitaliser ou leur fournir d’autres traitements. On prépare des soins spéciaux pour les plus vulnérables. Personne n’est laissé à lui-même.
Le gouvernement, les organisations de masse du pays et les syndicats font des efforts particuliers pour informer les travailleurs et les impliquer. Le système médical de quartier fonctionne de manière à assurer que tout le monde reçoit une attention particulière, et c’est gratuit.
Impact sur l’économie capitaliste
Le complexe bi-portuaire de Los Angeles et Long Beach, le plus grand port des États-Unis, a vu cette année une baisse d’un demi-million des conteneurs, 15 pour cent, du commerce avec la Chine, qui représente la moitié du volume du port.
Des dizaines de milliers d’emplois, des dockers aux chauffeurs de camion et aux employés d’entrepôt, sont touchés par la baisse de production, du commerce et de l’expédition. Les équipes de débardeurs permanents à Los Angeles ont diminué d’un cinquième et les travailleurs employés comme « occasionnels » ont perdu 90 pour cent de leurs équipes de travail.
Sur les 13 000 camionneurs qui transportent des conteneurs depuis le port, 80 pour cent sont des « entrepreneurs indépendants, » payés à la charge. Beaucoup sont des immigrants latino-américains, obligés de payer leur « propres » camions, essence, etc. Sans revenus et incapables de payer leurs hypothèques, certains doivent vendre leurs camions.
Avec une grande érosion de la confiance dans les capacités des gouvernements capitalistes à faire face à la crise sociale et sanitaire, amplifiée par la panique des médias sociaux, il y a eu une ruée pour faire le plein de masques et de désinfectant pour les mains, de nourriture et de papier hygiénique, et plus encore, ce qui a laissé des étagères vides et des clients frustrés en colère.
La pression pour faire des réserves s’ajoute à l’accélération des cadences imposée par les patrons aux travailleurs du commerce de détail aux États-Unis. Sans compter que les propriétaires de grands magasins comme Walmart et Target, en plus de leurs faibles taux horaires, ne paient pas de congé de maladie.
Malgré un système médical sophistiqué avec des niveaux élevés de science et de technologie, sous contrôle capitaliste les services de « santé » aux États-Unis sont motivés par la recherche de bénéfices pour les sociétés d’assurance, pharmaceutiques, hospitalières et d’équipement médical. Les soins de santé sont un produit coûteux hors de la portée de nombreux travailleurs.
Aux États-Unis, plus de 27,5 millions de personnes n’ont pas d’assurance maladie. Près du tiers des gens étaient classés comme « sous-assurés » en 2018, ce qui signifie qu’ils ne peuvent pas payer les milliers de dollars en « quotes-parts » lorsqu’ils tombent malades.
Une enquête nationale réalisée le 5 mars par le syndicat national des infirmières et infirmiers auprès de 150 000 membres a révélé un manque de préparation flagrant dans de nombreux hôpitaux sans plans, procédures d’isolement ou installations pour la hausse prochaine des cas de COVID-19. De maigres stocks d’équipements de protection individuelle sont disponibles pour le personnel médical. Mais il y a eu peu de formation pour utiliser correctement cet équipement.
Et comme dans tous les pays capitalistes du monde, il y a une pénurie critique de trousses pour tester si les gens ont la maladie, ce qui facilite la propagation du virus.
Les travailleurs et les agriculteurs du monde entier doivent trouver des moyens de s’unir et de s’organiser pour faire face à cette crise sociale, que les dirigeants capitalistes imposent, le plus durement, à la classe ouvrière.